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08 juin 2006

Maux de civilisation

Au sein de notre civilisation occidentale, l'élévation du niveau de vie est gangrénée par l'abaissement de la qualité de vie.

Le mal-être parasite le bien-être.

Un problème de fond est donc posé par et pour ce qui semblait devoir apporter un progrès généralisé et irréversible de civilisation. Au-delà du malaise dans lequel, selon Freud, toute civilisation développe en elle les ferments de sa propre destruction, des symptômes spécifiques à la notre sont apparus, creusant un nouveau mal de civilisation...

... Les maux de notre civilisation sont ceux qu'ont fait effectivement apparaître l'envers de l'individualisation, de la technicisation, de la monétarisation, du développement, du bien-être.

Ainsi, la technique est ce qui permet aux humains d'asservir les énergies naturelles. Mais c'est aussi ce qui permet d'asservir les humains à la logique déterministe, mécaniste, spécialisée, chronométrée de la machine artificielle. Elle impose, dans des secteurs de plus en plus étendus de la vie humaine, cette logique de la machine artificielle, et elle substitue la coexistence anonyme aux communications de personne à personne. La logique de la machine industrielle dans les entreprises, les bureaux, la vie urbaine, les loisirs impose des critères standardisés et impersonnels qui nuisent aux convivialités....

Edgar Morin. Pour une politique de civilisation. Arléa, 2002.

Commentaires

Oui, mais je ne crois pas à la fatalité, je ne crois pas qu'on ait le choix entre une société sans machines et solidaire et une société mécanisée et individualiste, la société est à construire, les lois et l'art doivent nous y aider ... Soyons optimistes !

Écrit par : MarianneKipleur | 08 juin 2006

Ce qui manque, c'est un véritable art des lois ! Je plaisante. Le fatalisme est le fléau le plus dangereux, c'est la délégation de pouvoir l'erreur.

Écrit par : Rony | 09 juin 2006

MarianneKipleur, bien sûr, attention aux extêmes : il n'est pas question de rejeter quoique ce soit en bloc, ni de fatalité ou de pessimisme, surtout dans la pensée d'E Morin. Il faut construire, en absorbant la complexité.
Rony, oui, ne délégons pas le pouvoir à l'erreur, et quelle tentation pour tout un chacun. Ceci dit, quand il faut faire face à des responsabilités engageant la collectivité, quelles difficultés !

Écrit par : Xavier | 10 juin 2006

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