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21 juin 2008

Sauver l'hôpital public

L’hôpital public a subi plusieurs attaques : pénurie de personnel médical conséquence d’un numerus clausus trop restrictif poursuivi pendant deux décennies, manque d’infirmières aggravé par les conditions d’application de la loi des 35 heures aux hôpitaux, sous financement délibéré par la tarification dite à l’activité sous évaluant lourdement les activités de l’hôpital public, limitation abusive de l’enveloppe budgétaire nationale. Résultat : 29 des 31 Centres Hospitalo-Universitaires (CHU) ont un compte d’exploitation négatif, le déficit programmé des hôpitaux dépasse, comme prévu, les 350 millions d’euros. Le retour à l’équilibre nécessiterait d’après la Fédération Hospitalière de France la suppression de 20 000 emplois. Pendant ce temps, la Générale de Santé, qui possède 180 cliniques privées, a versé 420 millions d’euros à ses actionnaires. Le secteur des cliniques privées à but lucratif se développe et se restructure sous l’emprise des fonds d’investissements internationaux, exigeant des taux de rentabilité financière entre 15 et 20 %.

Certes, les hôpitaux doivent améliorer leur organisation et leur efficience, mais les réformes en cours et une partie des mesures préconisées par le rapport du sénateur Larcher, vont entraîner une privatisation progressive de l’hôpital public. Bientôt, les médecins et chirurgiens et même les directeurs d’hôpitaux pourront être embauchés sous contrats privés avec intéressement aux bénéfices selon une logique contraire à l’éthique du service public. La prochaine étape sera le changement de statut des hôpitaux pour permettre plus facilement des licenciements, considérés comme une variable de régulation financière. Telle est la logique de « l’hôpital entreprise » et de la marchandisation de la santé. Parallèlement, cette course à la rentabilité entraînera la suppression d’activités médicales jugées peu ou pas rentables, le développement des cliniques privées à but lucratif et la généralisation des dépassements d’honoraires.

Du paiement à l’activité de l’hôpital au paiement à l’acte des chirurgiens et des médecins, du paiement à l’acte aux dépassements d’honoraires, des dépassements d’honoraires à l’entrée des assurances dans le système de soins, voilà l’enchaînement dans lequel nous sommes rentrés. Le système de santé français, basé sur la solidarité, permettant à chacun d’être soigné pour l’essentiel selon ses besoins et pas selon ses moyens, va laisser place à un système mixte où la part de la solidarité sera réduite tandis qu’augmentera la part des financements personnels assurés par la souscription à des assurances privées. Chacun sera alors soigné en fonction de ses moyens. Ce sera la santé, non pas à deux vitesses, mais à dix vitesses ! La carte Bleue remplacera la carte Vitale !

APPEL "Sauver l'hôpital public" 

Commentaires

La plupart des cliniques sont repris par des fonds de pensions. Par exemple, ici, nous avons quelques cliniques et laboratoires (Analyses de sang, etc.) qui sont toutes dans le giron du même fond de pension, et qui bien sûr réorganise complètement la gestion de celles ci. Même les repas et le personnel ne sont lus ce qu'ils étaient.De plus, chaque acte conséquent demande une augmentation des honoraires, même pour l'anesthésiste. Ca devient onéreux. Pour une simple cataracte, le chirurgien prend un dépassement d'honoraire, presque égale à ce que la sécu rembourse, et l'anesthésiste fait de même.
Et l"hôpital, pourtant un CHU est alors débordé !!

Écrit par : patriarch | 21 juin 2008

C'est un domaine que malheureusement je connais mal.
Tout ce que je crois savoir, c'est que nous avions un excellent système de santé, et même le meilleur du monde.
C'était trop beau sans doute.

Écrit par : Rosa | 21 juin 2008

patriarch, les cliniques ont une logique de profit. Et c'est incompatible avec la santé, du moins au sens global du terme (il faut que j'écrive une note là dessus)
Rosa, tu dois en connaitre plus que tu ne le dis ! La santé en France actuellement évolue vers un système à double vitesse. On a oublié tout simplement que la société évolue et qu'il faut s'adapter. Les maladies qui menacent l'individu ne sont plus les mêmes qu'avant. Les maladies ne sont plus les maladies aigues, brutales, pour lesquelles il faut trouver un traitement pour en guérir. La plupart des maladies actuelles sont sournoises, chroniques, et nous ne surmontons qu'avec des mesures préventives.

Écrit par : xavier | 23 juin 2008

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