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17 janvier 2009

La Porte des Enfers

Garibaldo pouvait faire ce qu'il voulait avec le café. Personne ne savait ce qu'il mettait dedans, à quels ingrédients il avait recours, mais il avait le don de savoir épicer son breuvage en fonction de la demande du client. Ces cafés-là, le patron allait les faire dans l'arrière-boutique. Il avait aménagé un percolateur spécial, entouré probablement d'une multitude de boîtes contenant des épices et des ingrédients en tout genre : poivre, cumin, fleur d'oranger, grappa, citron, vin, vinaigre, piment en poudre. Il procédait à l'élaboration de sa mixture et cela ne prenait jamais plus de temps qu'il n'en aurait fallu pour un café normal. Aucun client ne s'était jamais plaint. L'effet espéré était toujours au rendez-vous. On pouvait tout demander : des cafés pour ne pas dormir trois nuits d'affilée ou pour avoir la force de deux hommes, des cafés langoureux, aphrodisiaques... Il n'y avait qu'une seule règle : celui qui le demandait est celui qui le buvait. Garibaldo ne voulait pas se transformer en empoisonneur.

Laurent Gaudé, La Porte des Enfers. Actes Sud, 2008.

Commentaires

Je n'ai pas lu ce dernier Gaudé mais j'avais adoré le Soleil des Forza.

Écrit par : Rosa | 18 janvier 2009

On m'a envoyé récemment cette métaphore à propos du café.
C'est un peu long mais elle mérite d'être lue jusqu'à la fin


Vous ne verrez plus jamais une tasse de café de la même façon !

Une jeune femme visite sa mère et lui parle de sa vie
et comment elle a de la difficulté à passer à travers
chaque journée. Elle ne sait pas comment elle va s'en
sortir et elle envisage d'abandonner. Elle est
tellement fatiguée de se battre continuellement. Elle
a l'impression que lorsqu'un problème est résolu, un
nouveau se présente.
Sa mère l'amène à la cuisine. Elle remplit trois
casseroles d'eau et les place sur les ronds du poêle à
feu élevé. L'eau se met à bouillir rapidement. Dans
la première casserole, la mère ajoute des carottes.
Elle met des oeufs dans la deuxième casserole, et dans
la troisième, elle met des grains de café moulu. Elle
laisse reposer et bouillir, sans dire un mot.
Au bout de 20 minutes, elle ferme le feu. Elle
égoutte les carottes et les place dans un bol. Elle
sort les oeufs et les met dans un bol. Finalement,
elle vide le café dans un bol. Se tournant vers sa
fille, elle demande : 'Dis-moi ce que tu vois?'
"Des carottes, des œufs et du café", répond la fille.
Sa mère lui demande de se rapprocher des carottes. La
fille se rapproche et note que les carottes sont
molles. La mère lui demande ensuite de prendre un œuf
et de briser la coquille, ce que fait la fille. Cette
dernière observe alors que l'œuf est dur.
Finalement, la mère demande à sa fille de goûter au
café. La fille sourit en goûtant à l'arôme riche du
café. La fille lui demande ensuite : "Qu'est-ce que ça
signifie, maman?"
Sa mère lui explique que chacun de ces objets a fait
face à la même adversité : de l'eau bouillante. Chacun
a réagi différemment. Les carottes sont arrivées
fortes et dures. Cependant, après avoir été soumises
à l'eau bouillante, elles se sont ramollies et sont
devenues faibles. Les œufs étaient fragiles. Leur
coquille mince protégeait leur liquide intérieur, mais
après avoir passé du temps dans l'eau bouillante, ils
sont devenus plus durs à l'intérieur. Les grains de
café moulu étaient uniques, quant à eux. Après avoir
été soumis à l'eau bouillante, ils ont changé l'eau.
'Lequel es-tu?, demande la mère à sa fille. 'Quand
l'adversité frappe à ta porte, comment réagis-tu?
Es-tu une carotte, un œuf ou un grain de café?'

Souviens-toi de ceci : Lequel suis-je? Suis-je la
carotte qui semble forte, mais qui devient molle et
perd de sa force devant la douleur et l'adversité?
Suis-je un œuf qui débute avec un cœur malléable mais
qui change quand la situation se réchauffe? Ai-je un
esprit fluide, mais après un décès, une rupture, une
difficulté financière ou un autre défi, suis-je devenu
plus dur et fermé? Est-ce que ma coquille se
ressemble, mais du côté intérieur, suis-je amer et dur
avec un esprit rigide et un cœur de pierre?

Ou suis-je un grain de café? Le grain, en fait,
change l'eau chaude, la circonstance qui amène la
douleur. Lorsque l'eau devient chaude, il relâche sa
fragrance et sa saveur. Si tu es comme le grain de
café, quand les choses semblent être les pires, tu
deviens meilleur et tu changes la situation autour de toi.
Quand les temps semblent les plus sombres et que les
difficultés sont les plus grandes, est-ce que tu t'élèves à un autre niveau? Comment gères-tu l'adversité? Es-tu une carotte,
un œuf ou un grain de café?
Puisses-tu avoir suffisamment de joie pour te rendre doux, suffisamment de défis pour te rendre fort,
suffisamment de peines pour te garder humain, et
suffisamment d'espoir pour te garder heureux.
Les gens les plus heureux n'ont pas nécessairement le
meilleur de tout; ils ne font que ressortir le
meilleur de tout ce que la vie met sur leur route.
L'avenir le plus clair sera toujours basé sur un passé oublié;
tu ne peux pas aller de l'avant dans la vie à moins
de laisser aller les blessures et tracas du passé.
Quand tu es né, tu pleurais et les gens autour de toi souriaient.
Vis ta vie pour qu'à la fin, sois celui qui sourit
quand tout le monde autour de toi pleure.

Soyons tous des grains de café!!!

Écrit par : Rosa | 18 janvier 2009

Le Soleil des Scorta, Rosa. Un bijou d'écriture également.

Écrit par : xavier | 18 janvier 2009

"Soyons tous des grains de café!!"

Merci Rosa

Merci Xavier

Bisous

Écrit par : noelle | 18 janvier 2009

Extra !!! je prendrais bien un de café fait par ce monsieur. Cet extrait donne envie de lire ce livre.

Merci Xavier pour ce partage de qualité.

Bises arômatisées et bonne fin de week-end.

Écrit par : Laudith | 18 janvier 2009

Rosa, je n'avais pas encore découvert ta 2ème note. Je ne suis ni carotte ni oeuf, mais bien café ! Je me suis reconnu, sans problème.
Noëlle : alors toi aussi ? Ca ne m'étonne pas.
Laudith, tu ne seras pas déçue. Merci pour les bises arômatisées...

Écrit par : xavier | 18 janvier 2009

Excuse-moi d'avoir abîmé le titre du roman de Gaudé.

Écrit par : Rosa | 21 janvier 2009

De rien, Rosa. C'est les Scorta qui ne seraient pas contents...

Écrit par : xavier | 23 janvier 2009

Les commentaires sont fermés.