Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09 août 2013

Un courrier d'Amilcar ...

 A l’attention de Philippe Lavergne, La cabane - Bois Rouge, aux bons soins de Rita de Bras Sec et de Dieudonné Arside.

 

Deux semaines seulement depuis mon départ, et ça me semble déjà si loin! La nuit, je regarde les étoiles tapissant le noir de la voûte en me demandant s’il s’agit bien du même que celui que je contemplais chaque soir auparavant. Moi, Amilcar, je ne sais plus trop où j’en suis, et pourtant cette ville m’interroge, m’intrigue, m’attire, m’effraie aussi. Des images lointaines  que j’avais oublié me reviennent, me déchirent. Je revis avec le passé, alors que je pensais avant tout aller vers l’avenir. Mais peut-être est-ce nécessaire dans un premier temps. Des années déjà. Je revois clairement chaque soir les moments qui nous ont lié et amené là où nous sommes. Votre rencontre, l’Afrique, que nous avions fui, n’en pouvant plus rien tirer. La vie difficile de petits boulots et de lutte contre l’intolérance, ma passion dénichée pour cet art théâtral qui m’a permis d’exprimer tout le jus concentré au tréfonds de mes entrailles.

 

Je pense à tout cela. Serait ce que je n’y pensais plus auparavant? Je ne sais. Probablement que si, mais confusément, effacé derrière le brouillard, comme à travers une vitre bueuse. La buée de la vie. Tout cela me retraverse, me taraude le ventre par bouffées. Et pourtant. Je me sens de nouveau rempli de passions. Tous les jours, je parcours les rues avec mon attirail, et je donne quelques représentations. Ca me permet de me procurer de quoi survivre tout juste, mais ça me suffit. Je rencontre de nouveau des hommes, qui me regardent m’écoutent, même si je ne joue qu’un rôle. Je me souviens souvent de façon aiguë les réflexions justes et ô combien positives de Marine, qui m’aidait tant, par les longues discussions et ses critiques qu’elle ne manquait pas de formuler à l’issue des représentations. Elle qui aimait tant l’Afrique. Je repense à tout cela et je le remet en scène, avec douleur et plaisir mêlé. Peut-on longtemps mêler bonheur et malheur, sensations aussi contraires? Vous rappelez vous les rêves que l’on fomentait, tournés vers ce continent noir qui hantait nos désirs? Tout cela est bien loin. Je le revis dans mes souvenirs et dans les écrits que je peux dénicher. Les livres sont devenus choses précieuses ici, et ce n’est que par l’intermédiaire de nouvelles connaissances que je peux m’en procurer chez quelques-uns. La grotte ferait bien des envieux ici. De tels trésors sont fabuleux par les temps qui courent. A ce propos, je n’ai pu partir sans en livrer le secret à Judex. Je n’ai pas eu le temps de vous en faire part, mais, de toute façon, ça va dans le sens de votre projet futur de mise à disposition de la communauté.

 

Merci pour tout.

 

Si vous voulez m’écrire passez par Rita à Bras Sec. Elle s’arrangera. J’écris en même temps à Rose-Améline. Merci de passer le bonjour à Judex.

 

 

Amilcar.


Si vous voulez découvrir les épisodes précédents ---> Amilcar

 

05 août 2013

Virgules

 

C'est quoi une virgule virgule de temps temps cassé phrases bien rangées syntaxe respectée ok je préfère sans virgules de toute façon j'y serais pas arrivé trop envie de les souffler les balayer trop de virgules dans la vie jusqu'au point je préfère le continuum pas si continu suffit de respecter les mots lus le lecteur décidera si virgule doit être pour hacher le temps le tempo de la phrase dérangeons les suites de mots redonnons la liberté à la ponctuation mots idées mots osés mots désossés offerts nus sans virgule sans virgules virgule de temps temps hâché sujet verbe complément verbe oublié soufflé effleuré sous le sujet adjectif participe évocation laissée au lecteur

04 août 2013

Réseaux internet

On est en 2013. Les réseaux internet s'appellent maintenant les réseaux "sociaux". Sociaux, certes, sur un certain point de vue, d'ailleurs les blogueurs que nous sommes ne vont pas le nier. Ils participent à l'évolution des socialisations dans notre monde moderne, mais la question n'est pas là. Avec les révélations sur Prism et autres, la question de la confidentialité et de la défense de l'individu est revenue au devant de la scène, mettant en question la banalisation souvent utilisée par facilité pour ne pas penser aux vieux démons humains prêts à s'insérer partout où les brèches s'ouvrent.

On est en 2013, et on s'émeut, par médias interposés. Pourtant, c'était déjà prédit, voire su et dit. Ci dessous un article du monde de 2008 qui en dit déjà long.

 

La confidentialité des données n'existe pas sur les réseaux sociaux. Le partage d'informations personnelles est même la raison d'être de LinkedIn, Copainsdavant, MySpace, etc. Facebook, la vedette des sites communautaires (70 millions d'utilisateurs revendiqués), a été créé "pour vous faciliter le partage d'information avec vos amis et vos connaissances", souligne d'ailleurs la société californienne. Nom, prénom, courrier électronique, numéro de téléphone, adresse, parcours scolaire, sexe... autant de données réclamées aux nouveaux venus avec l'intention déclarée de les exploiter.

Les responsables de ces sites ne sont pas les seuls à se servir de ces informations que les utilisateurs essaiment sur leurs pages. Début mai, des journalistes de la BBC ont réalisé, sans connaissance en informatique pointue, une application capable de soutirer de nombreux détails sur les profils d'utilisateurs de Facebook : tests, jeux et quiz en tout genre pullulent et se transmettent comme un virus sur ce réseau. Il suffit de glisser au sein de la communauté en ligne un programme malveillant, déguisé en jeu, pour obtenir à l'insu des internautes nombre de leurs données personnelles.

"RISQUE MONTANT"

Déjà en 2007, des spécialistes de la sécurité informatique s'étaient penchés sur les failles des réseaux sociaux. Sur Facebook, les utilisateurs dévoilent des éléments "que la plupart des gens refuseraient de donner à un inconnu dans la rue ou en réponse à un message de spam", soulignait Michel Lanaspèze, directeur marketing de Sophos, spécialiste en sécurité des réseaux. Des données qui peuvent permettre la réalisation de programmes malveillants personnalisés, de deviner des mots de passe ou même d'usurper une identité.

Laisser les cybercriminels piocher dans cette base est "le risque montant", note Bernard Dutreuil, directeur du département "systèmes et moyens de paiement" à la Fédération bancaire française. "Le détournement de l'identité d'un individu, la récupération d'éléments à caractère personnel, serviront aux malfaiteurs à se faire passer pour un autre afin de commettre des délits, des achats avec des moyens de paiement usurpés", précise-t-il.

"La rapidité avec laquelle les réseaux sociaux tels que Facebook ont été adoptés a inévitablement été exploitée par les cybercriminels, désireux d'ajouter le contenu de ces sites à la palette des instruments à leur disposition", constate encore, dans son rapport annuel, Mark Sunner, chef analyste au sein de la société MessageLabs, spécialiste en sécurité Internet.

Les réseaux sociaux seraient donc de véritables mines d'informations personnelles à ciel ouvert. Sur Facebook, les conditions générales précisent que "les utilisateurs postent du contenu à leurs propres risques".

 Le Monde, 8 mai 2008