06 septembre 2006
Shooting dogs
Je ne m'y ferai jamais. Jamais. Comment est ce possible ? Abomination de l'humanité, abjection de l'homme lâché à ses démons. J'ai beau le savoir, c'est à chaque fois un choc. Choc de l'horreur, de l'impossible se déroulant sous nos yeux, de l'inconcevable se reproduisant encore et encore. 1994, année noire, encore une. Génocide : un mot qui existe, incroyable, impensable, irréaliste, et déjà combien de fois réel. 1994 : 800 000 rwandais exterminés avec férocité, sauvagerie, dans un no man's land brutal, sous les yeux des casques bleus dont le mandat s'arrêtait à la "surveillance de la paix". Avec le film "Shooting dogs", j'ai revisité hier soir un des épisodes noirs récents de l'humanité, mon coeur et mon âme sont meurtris, de nouveau. Comment faire pour que ça s'arrête ? Il faut pourtant aller de l'avant.
14:31 Publié dans Coin Ciné, Le coin pas d'accord | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : vive la vie, guerre
Commentaires
L'horreur est partout, dans tous les coins du monde!
difficile de croire en un monde meilleurs !
mais continuer à se battre ,oui.
Écrit par : oelle | 06 septembre 2006
mal signée, noelle
Écrit par : noelle | 06 septembre 2006
tu sais, ici au Tampon, j'avais un voisin rwandais qui avait fui son pays. Il a une femme alsacienne et quatre enfants dorés. il a raconté... c'est insoutenable quand tu vois un homme fort, toujours souriant te raconter cela et les larmes qui lui viennent quand il s'arrête aprés avoir dit 'et ma mère, qui était la quatrième épouse...' mais répondre à la barbarie par des sentiments de haine, je ne sais pas... cela me questionne. comment se battre contre ces faits horribles, sans devenir moi même barbare? si je pouvais trouver le chemin... excuse d'avoir pris tant de place.
Écrit par : kintana | 06 septembre 2006
Continuer à aller de l'avant, oui, du moins tenter, se battre quand le dégoût de l'horreur appelle la haine, donc se battre contre la haine. Le crier en tout cas peut soulager et, qui sait, aider à être entendu. Tenir...
Écrit par : Rony | 07 septembre 2006
Au point où semble en être la civilisation actuelle , je me demande souvent comment on peut encore faire subir ou subir un génocide . Je suis dépassée par tant de bêtise !
Quand aux casques bleus , pauvres soldats , ils ne peuvent rien faire : ils sont "la conscience visible du monde qui fait semblant de compatir" .
Écrit par : khate | 07 septembre 2006
Il y a 60 ans, on disait " plus jamais ça " horrifiée qu'était l'humanité...
Et depuis ?
Et avant ?
Rien de nouveau sous le soleil.
Rien ne sert de leçon à l'homme, même pas l'horreur.
L'homme a la mémoire courte, l'ego en bannière, et une soif de pouvoir incommensurable.
On me disait, jeune, tu en reviendras de tes utopies !
Je désespère souvent mais j'espère toujours. Mais quoi ? Et quand ? Et comment ?
Très beau post...
Écrit par : Aedia | 10 septembre 2006
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