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26 avril 2007

Jardin secret

Les nuages de la fin de matinée commençaient à recouvrir les cimes, et le vieux se dirigea, muni du rouleau de gros câble électrique vers les habitations de Bois-Rouge en contrebas. Il abandonna le rouleau dans un fossé au dessus de la case de Rose-Améline, et entra. Dehors traînaient encore quelques restes de la veille. L’intérieur exhalait le malaise, l’abandon, malgré la propreté, le calme, la paix qui se dégageait de la pièce petite et claire au milieu de laquelle une table en bois blanc semblait chuchoter au visiteur impromptu des paroles de bienvenue et d’accueil. La jeune femme avait dû s’éloigner pour chercher de l’eau à la source ou pour aller se procurer quelques légumes pour le repas de midi. Le silence remplissait l’atmosphère, parfois interrompu par des aboiements issus des autres cases, ou par un souffle léger s’engouffrant entre les feuilles des quelques arbres entourant la case. Lavergne se laissait gagner par cette paix, lui qui pourtant baignait déjà habituellement dans la solitude. Il alla se servir dans le baquet de réserve d’eau de quoi étancher sa soif après les heures de travail fournies dans la matinée. Au fond de la pièce, il entrevoyait  le réduit qui avait été le domaine privé de celui qu’il aimait appeler le rêveur, en opposition à sa soeur, dont le tempérament ne supportait au contraire que le terre à terre. Il savait que ce tempérament n’était qu’une apparence et que Rose-Améline gardait quelque part dans le fond de son coeur un jardin secret fait d’imaginaire et d’idéal. La partie de la pièce qu’il apercevait par la porte restée entrouverte dégageait une sensation de froid intense, alors même que la température extérieure commençait à devenir étouffante. Il parcourut les quelques mètres qui le séparaient de l’alcôve et ferma la porte, puis s’installa dans l’espèce de canapé confectionné avec les moyens du bord qui trônait sur le mur est de la salle principale, regardant vers l’immensité ouverte au delà de la seule ouverture lumineuse percée dans la tôle...
 
 
 
reprendre depuis le début : voir Le coin Fiction, ou Amilcar 

Commentaires

"Lavergne se laissait gagner par cette paix, lui qui pourtant baignait déjà habituellement dans la solitude."

Il y a des solitudes apaisantes... parfois.

Écrit par : rony | 27 avril 2007

Oui, Rony, c'est vrai, mais il y a solitude et solitude...

Écrit par : xavier | 01 mai 2007

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Écrit par : andy verol | 10 juin 2007

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