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16 mai 2007

L'île

Son pas était régulier et posé, accompagnant le rythme des réflexions. Il avait décidé de remonter par le chemin de la Ravine à malheur, celle que les habitants alentour avait longtemps évitée du fait des légendes mystérieuses reproduites et embellies au fil des générations. Le bord du chemin était tapissé de goyaviers touffus et étouffant les autres espèces végétales. A cette époque ils ne portaient aucun fruit, n’offrant au marcheur que le spectacle de leurs feuilles lisses, fondant les parois du chemin en une couleur verte uniforme, où le regard cherchait désespérément d’autres teintes auxquelles s’accrocher. Lavergne échafaudait les plans de son projet, sur lequel il passait le plus clair de son temps et de ses nuits depuis maintenant plusieurs mois. Les moindres détails devaient être passés en revue, car il n’était pas question que survint un quelconque incident.
Au détour de la Pointe Cabri, son regard resta accroché sur le découpage des reliefs. Le panorama s’étendait de la mer jusqu’aux hauteurs du nord-ouest en toile de fond, exposant au premier plan la lente descente vers les plaines de l’ouest, tailladée par les échancrures profondes creusées au fil des siècles par les écoulements torrentiels impétueux et imprévisibles de l’été tropical. Il ne s’était jamais lassé de la vue exhibée en ce lieu. L’étendue liquide à gauche prenait selon les moments les teintes les plus diverses, ajoutant toujours au tableau une note originale tendant à persuader le spectateur qu’il était que jamais il n’avait encore pu bénéficier de l’oeuvre qu’il s’offrirait en parcourant de nouveau ce sentier.
Il contemplait la mer qui isolait l’île de toutes parts, cet océan qui n’offrait que peu de ressources aux hommes de l’île, qui était susceptible des plus grands courroux, comme en témoignaient les espaces désormais immergés des bas, agrandissant l’ancienne baie qu’il avait connu de nombreuses années auparavant. Tout juste pouvait-on deviner maintenant quelques anciennes routes émergeant de l’écume pour s’attaquer aux pentes menant vers les hauteurs autrefois surpeuplées mais nues. Nues car pelées de toute végétation, incapable de se développer sur cette terre appauvrie par des années d’exploitation humaine irréfléchie et avide. Quelques îlots arbustifs de feuillus, de rares agglomérats d’arbres esquissaient une reconquête de la terre,  qui allait demander un temps bien supérieur à celui qu’il avait fallu à l’homme pour écorcher vif ce rocher volcanique perdu.
 
 
 

Commentaires

j'aime quand on me raconte des histoires... celle-ci m'emmène avec elle le long du chemin, j'ai toujoues aimé les îles, toutes les îles même celles du pays imaginaire...

Écrit par : holly | 16 mai 2007

C'est où ce paradis ?????????????
J'arrive !!!!!!!!!!!!!!!

Écrit par : Alice | 17 mai 2007

Bonjour holly. Ca tombe bien, car j'aime raconter des histoires, et surtout les écrire, quand je réussis à m'en donner le temps. Cette histoire là, d'ailleurs va continuer...
Alice, ce paradis, cette île n'est que partiellement le fruit de mon imagination, tu en prends une, sous les tropiques, (au hasard ?), bien développée, avec plein de voitures, de supermarchés, tout ça, et tu la transportes dans un avenir imaginaire, où tout ça a disparu....

Écrit par : xavier | 17 mai 2007

Vous, qui aimez raconter des histoires ou qui aimez les lire, êtes invités à vous rendre sur le blog du F.L.Berry (http://frontdeliberationduberry.hautetfort.com/)
Vous pourrez participer au grand roman feuilleton de l'été.
Toutes les modalités sont disponibles à cette adresse
a+

Écrit par : Front de liberation du berry | 24 juin 2007

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