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23 janvier 2009

L'incendie

Bras Sec était en effervescence. Il faut dire que la nouvelle était de taille, et avait de quoi nourrir les conversations de par les craintes et les incertitudes qu’elle engendrait. Rose-Améline et Judex étaient arrivés avant l’heure du midi, et avaient pu faire assez rapidement les habituels échanges et acquisitions diverses pour les habitants de Bois-Rouge. C’est en grignotant ensuite à la Taverne des Anes, avant de reprendre le chemin du retour, qu’ils avaient appris la raison du feu qu’ils avaient aperçu le matin même de chez Lavergne.
C’était bien d’un village que montaient les fumées. Le feu avait pris dans les broussailles envahissant la pente vers le nord, et s’était avancé vers les cases sans que les habitants ne puissent le stopper. Ils n’avaient pu que fuir et observer, impuissants, la destruction qui s’était étendue à la plupart des cultures entourant l’îlet. Un groupe était monté jusqu’à Bras Sec pour demander de l’aide. Il fallait en effet reconstruire, et surtout survivre, et les villages alentour allaient permettre de subvenir aux besoins de la population du village, dans l’attente de nouvelles récoltes.
La surprise, et la consternation venaient en fait de la probable cause de ce désastre, dont on pouvait difficilement imaginer qu’il fût naturel. Un des habitants avait aperçu de grand matin un groupuscule d’étrangers s’aventurer non loin des cases, sans y prêter plus d’attention, car il était relativement fréquent que les parages soient visités par des jeunes ou moins jeunes aventuriers venant de la ville par la corniche ou la montagne.
Souvent même, les villageois liaient volontiers conversation avec ces gens issus d’un autre monde, monde résidu extrait du passé, de leur passé, dont ils ne voulaient plus. Il leur était agréable d’échanger et de deviser avec ceux qui leur racontaient l’évolution là-bas, leur donnant bonne conscience, et les confortant dans le choix qu’ils faisaient de rester confinés dans les grands espaces, isolés du progrès ou de ce qu’il en restait. Certains des visiteurs restaient même pour plusieurs jours, voire s’installaient dans un des villages, parfaitement intégrés dans ces nouvelles mini sociétés.

 

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Commentaires

Ah ces citadins !!!! Dès qu'ils vont à la campagne, il faut toujours qu'ils en imposent !!
Et pourtant, sans les gens du terroir, nous serions bien dans la merde !!!

Écrit par : patriarch | 24 janvier 2009

tout est à reconstruire pour eux...
qui sont ces 'incendiaires" ?
à suivre. . .
merci pour cette nouvelle page

amicalement
rony

Écrit par : rony | 24 janvier 2009

Merci Xavier, pour ces lignes

Moi, je n'ai jamais oublié, en 1949, les grands incendies des Landes , on avait une petite maison à La Brède, et tout brûlait autour de nous

Parti le 19 août du côté de Saucats, situé au début de la forêt des Landes à un dizaine de kilomètres de là, c'est probablement une cigarette mal éteinte dans une cabane de résinier qui aurait causé de ce qu'on appelle encore aujourd'hui « le feu du siècle »

j'avais 5 ans...souvenirs..

Écrit par : noelle | 24 janvier 2009

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