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28 février 2009

Séraphine

Séraphine, un bijou de film dont on ne sort pas indifférent ni indemne. Il était passé en Art et Essai, en avant première il y a quelques mois. J'avais gardé la note en reéserve, mais pas pris le temps de la remplir pour la publier. Il y avait peu de monde dans la salle ce dimanche là, comme souvent pour les séances Art et Essais. Les gens préfèrent la télé ou les grands complexes qui diffusent les grands films adoubés par la presse. Heureusement, les Césars sont passés par là. Séraphine va faire partie maintenant de ces films que l'On va voir. Tant mieux. Mais ça va surtout profiter encore et encore aux grandes chaines de vendez moi que je consomme, et pas à ceux qui ont le courage de faire découvrir et de tenter de faire survivre autre chose. S'il vous plait boudez les grands complexes, allez dans les petites salles Art et Essai, boudez les Virgin, Fnac et autres grands machins, poussez la porte de la petite librairie qui nous déniche quelques bijoux merveilleux inconnus du "Grand Public".

23:01 Publié dans Coin Ciné | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : cinema, art, vive la vie

23 février 2009

L'arbre d'Ebène

... Au pays, avant ta naissance, avant de rencontrer ton père, dans la brousse de chez nous, ma famille n'avait pas de cabane. On vivait entourés de chèvres et de sable. Le désert était notre maison, le ciel, notre toit, les arbustes, notre point de repos. Dans le village le plus proche, il y avait une école vide que les Français ont construite et qui servait de logis aux bêtes. Le village était aussi vide que le désert. Un jour des touristes sont passés dans une grande voiture. Ils avaient tout. Ils mangeaient ce qu'ils voulaient. Une femme est venue vers moi et a voulu me photographier. Je lui ai fait un signe de refus. J'ai tourné la tête et j'ai regardé le désert. Elle m'a tendu un porte-monnaie vide. Et croyant que je ne comprenais pas ce qu'elle disait, elle m'a montré son appareil photo. J'ai pris le porte-monnaie. Elle m'a demandé de sourire en faisant la grimace. Je n'ai pâs souri parce que je ne voulais pas qu'elle me prenne en photo. Elle a dû penser que le porte-monnaie ne suffirait pas pour me prendre en photo alors elle m'a tendu quelques pièces de monnaie. Elle a pris sa photo. J'ai senti que quelque chose partait de moi. Elle m'avait prise sans mon accord, me volant ma présence dans le désert. Je n'ai pas bougé jusqu'à leur départ. C'était si simple pour elle de prendre ce qui ne leur appartenait pas.Ce jour-là, il s'est passé quelque chose d'effroyable. Je ne sais pas combien de temps je suis restée immobile après leur venue, mais en voulant reprendre mon chemin, j'ai aperçu au loin les chèvres de mon père, mortes sur le sable. Et la faim s'est répandue sur notre territoire. Ma mère couchée sous des branchages était en train de mourir de faim avec un bébé dans ses bras. J'ai pris mon petit frère et j'ai marché dans le désert sans savoir quoi faire. Les larmes réconfortent ici, mais là-bas, c'est une perte très grande. L'eau même salée est indispensable pour la survie du corps. Je n'avais pas de seins pour l'allaiter, seulement un porte-monniae avec quelques pièces à l'intérieur ...

 

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L'arbre d'Ebène, Fadéla Hebbadj, éditions BUCHET/CHASTEL, 2008

21 février 2009

Les toilettes du pape

Profiter de la visite du Pape. Moyen enfin de s'en sortir. Comment. Vendre des saucisses, des sandwichs, à boire ? Non, des toilettes. Des toilettes pour les touristes, et... pour le pape. Pour sûr, on ne le loupera pas. C'est l'idée du siècle. On ne va quand même pas louper la venue du pape à Melo.

 

Film d'Enrique Fernandez, 2008, Uruguay

22:49 Publié dans Coin Ciné | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vive la vie, cinéma

19 février 2009

Sur la route de Lhassa

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Ce pèlerin sur une route du Sichuan, est parti de son Gansu natal il y a 6 mois. Il parviendra à Lhassa dans deux ans. En rampant.

 

(Texte et photo : Un oeil sur la Chine, blog, 27 novembre 2008)

 

 

18 février 2009

Un accès au soin égal pour tous ?

Aujourd’hui, le projet Hôpital, Patient, Santé, Territoire est présenté aux députés. Il fait partie d’un plan pour réduire la part de l’hospitalisation publique en France afin de diminuer l’engagement de l’Etat dans la prise en charge des besoins de santé.

Pour forcer les hôpitaux à se restructurer, c’est-à-dire à fermer de nombreux services de spécialité, l’Etat utilise des pressions financières et met en place une réforme profonde du fonctionnement de l’hôpital.

Dans un premier temps, l’Etat commence par supprimer le budget global et demande aux hôpitaux de régler la note. Instantanément, 90% des hôpitaux se retrouvent en déficit. Soulignons que le montant de la totalité du déficit de tous les hôpitaux français en 2007 était équivalent à celui de l’argent versé par l’Etat à Bernard Tapie, au terme de la procédure d’arbitrage concernant le Crédit Lyonnais (350 millions d’euros).

Dans un deuxième temps, à partir de 2008, l’Etat applique à 100% le nouveau mode de financement, la tarification à l’activité, alors que dans les autres pays d’Europe, la part de la tarification à l’activité ne dépasse jamais 50% du budget hospitalier. Le passage à la tarification à l’activité entraînera une baisse de 30% des recettes des hôpitaux. Le déficit des hôpitaux va s’accroître.

Puis, l’Etat impose aux hôpitaux d être tous à l’équilibre budgétaire d’ici 2012. Les hôpitaux n’auront comme solution que de diminuer les dépenses de personnel qui représentent 70% de leur budget. Pour arriver à l’objectif fixé par l’Etat, il faudra supprimer 20 000 emplois dans les hôpitaux français. Cette suppression d’emplois entraînera la fermeture de nombreux services puisqu’il faut des soignants pour soigner.

Le projet HPST arrive à point nommé avec la restructuration en communauté hospitalière et en groupement sanitaire pour faire croire aux Français que l’offre de soins sera équivalente. Avec les communautés hospitalières de territoire, (plusieurs hôpitaux de différentes villes) le patient n’aura pas forcément accès à toutes les spécialités dans l’hôpital de sa ville. Il devra faire des Km pour aller les chercher dans d’autres villes.

Avec les groupements sanitaires, (regroupant hôpitaux, cliniques et médecins libéraux) certaines spécialités n’existeront plus qu’en privé. Le patient ne sera plus sûr de pouvoir accéder à des consultations et des interventions sans dépassements d’honoraires pour toutes les spécialités. Il ne sera plus assuré de ne pas faire l’avance des frais.

Avec la mise en place du directoire à la tête de chaque hôpital et la transformation du Conseil d’administration en conseil de surveillance, tous les pouvoirs sont confiés au directeur. Face au pouvoir gestionnaire, il n’y a plus aucun contre pouvoir : - ni médical : Or les médecins hospitaliers ont eu, jusqu’à présent, pour principe fondamental d’assurer la qualité des soins pour tous les patients, sans discrimination, et donc sans trier les patients selon qu’ils rapportent de l’argent à l’hôpital ou non. -ni des Elus : Or, les élus locaux sont très attachés à garantir l’égal accès à des soins de qualité pour la population locale. Ce projet de loi fait sauter deux verrous de protection de la santé des citoyens français.

En réalité, la fermeture de nombreux services de spécialité à l’hôpital aboutira à une importante diminution des lits d’hospitalisation et des consultations de spécialistes. Comme en Angleterre, les Français devront attendre des mois pour se faire soigner. Comme aux Etats-Unis, certains renonceront à se soigner, faute de moyens financiers, laissant leur pathologie s’aggraver et entraîner des complications qui seront beaucoup plus coûteuses, à terme, non seulement en soins, mais aussi en incapacités de travail, transitoires ou définitives.

Dans son discours du 17 avril 2008 à Neufchâteau, le Président de la République explicite très bien l’hôpital qu’il prépare pour les Français : « J’appelle l’hôpital à faire ce double mouvement : recentrage sur […] la phase aigue de la maladie (c.a.d les urgences ndlr) et reconversion vers la prise en charge du grand âge et de la dépendance. »

Ce projet s’oppose à l’un des principes fondateurs de la Sécurité Sociale : l’égal accès aux soins pour tous. Ce que l’Etat Français a fait au sortir de la deuxième guerre mondiale, alors que ses finances étaient exsangues, il devrait y renoncer en 2009, au nom de la prétendue valeur "rentabilité" ?

Une guerre idéologique oppose les quantificateurs, avec leur prétention croissante à régenter l’existence humaine dans tous ses aspects, et ceux qui ne plient pas devant la dictature des nombres. "Le fanatisme du chiffre, ce n’est pas la science, c’en est la grimace.(Jacques Alain Miller)"

 

Note de Béatrice Villamot publié dans Pratiques

12 février 2009

Enfants-soldats

Enfants soldats hier, policiers aujourd’hui : (Syfia Grands Lacs/Rd Congo) A Beni dans le Nord-Kivu, plus de 200 ex-enfants soldats qui ont combattu dans les rangs des miliciens maï-maï sont aujourd'hui policiers. Peu formés à assumer leur tâche et pour la plupart sans salaire, ils vivent de petites primes … et sont très déçus.

Un ancien enfant soldat rassemble les jeunes en perdition : (Syfia Grands Lacs/Rwanda) Nizeyimana Seleman, enfant soldat (kadogo), lors du génocide rwandais de 1994, récupère aujourd'hui les jeunes perdus comme lui l'a été. Après avoir repris ses études, il a créé pour eux un centre de formation aux métiers.

D'un centre à l'autre, la démobilisation sans fin d'ex-enfants soldats : (Syfia Grands Lacs/Rd Congo) Ils ont combattu à l'Est de la Rd Congo, puis ils ont été démobilisés à l'Ouest. Actuellement ils sont à Kinshasa, puis iront dans d'autres centres. Ballottés sans fin, une centaine d'enfants soldats, n'en peuvent plus de vivre loin de chez eux. Parfois la révolte gronde.

Sud-Kivu : la parole à Murhabazi Namegabe, rééducateur d’ex-enfants soldats. (Syfia Grands Lacs/RD Congo) Depuis 14 ans, Murhabazi Namegabe travaille sans relâche, au sein du Bureau du service volontaire pour les enfants et la santé (BVES), à réintégrer les enfants-soldats dans la société. Une tâche immense que de convaincre les commandants militaires de les relâcher et de redonner le goût d'une vie normale à ces jeunes traumatisés, surtout les filles. Témoignage.

 

11 février 2009

Toutes voiles dehors

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Départ vers les grands fonds
Vers les intangibles horizons
Vers les flots insondables
Rêves inassouvis inabordables