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04 octobre 2015

Une note optimiste : le progrès dans l'histoire humaine

"Ce n’est qu’il y a deux cents ans que l’équilibre entre démographie et surface habitable et cultivable de la Terre s’est posé. Toutefois, l’humanité ne s’en est pas aperçue tout de suite et a continué à penser dans les termes du développement durable qu’elle avait toujours connus. L’ère industrielle est née, et avec elle le développement des sciences et des techniques. Mais aussi, et de plus en plus, la nécessité d’une alimentation de masse. L’environnement, d’abord subi puis conquis, a cette fois été « sur-pris ». Personne n’y pensait et peu de gens en étaient conscients, alors qu’il commençait à être sur-pris, consommé en excès, et de moins en moins durable.

Mais les espèces n’ont qu’un temps. Et si l’Homo sapiens, qui est toujours un être vivant soumis aux lois de la biologie, trouve la parade à toutes les agressions naturelles dont il est l’objet et parfois la victime, alors il pourra continuer à développer son environnement culturel, à découvrir et inventer, à se déployer et se multiplier, à conquérir l’univers et à changer d’espèce au bénéfice d’un nouvel homme, que l’on peut imaginer plus tolérant. Son avenir surprendra nos enfants, comme son passé et son présent l’ont fait à nos yeux. Je demeure convaincu que nous allons vers de nouveaux progrès."

Yves Coppens, Monde diplomatique, octobre 2015

20 septembre 2015

D'où viennent nos jeans ?

Un jean standard nécessite 7 000 litres d’eau et un tee-shirt 2 700 litres. Et, à l’issue du processus de fabrication, toute cette eau est en général terriblement polluée. L’industrie textile est aujourd’hui le deuxième polluant d’eau propre après l’agriculture et elle a un effet catastrophique sur les populations d’Asie... Fabriquer des tee-shirts qui ne coûtent que 5 dollars aux Américains et aux Européens, mais qui ont un impact dévastateur sur les populations à la source. Près des fleuves extrêmement pollués, comme le Buriganga au Bangladesh ou le Mékong au Cambodge, les exploitations vivrières risquent de disparaître, l’eau potable est devenue toxique et les populations locales sont menacées par des maladies graves – le tout à cause de l’ampleur phénoménale de l’industrie textile.

Enquête. “Made in India” : un désastre environnemental dans nos garde-robes. Courrier International, 17/09/2015
 

14 avril 2015

Eduardo Galeano

C’est dans un cours de soins intensifs, à Buenos Aires, que Rubén Omar Sosa a étudié le cas de Maximiliana, la leçon la plus importante de toutes ses années d’études.

Un professeur a décrit la situation : doña Maximiliana, épuisée après une vie entière passée sans dimanches, était entrée à l’hôpital quelque temps plus tôt et, tous les jours, elle demandait la même chose :

— S’il vous plaît, docteur, pourriez-vous me prendre le pouls ?

Une légère pression des doigts sur le poignet, puis le médecin disait :

— C’est très bon. Soixante-dix-huit. Parfait.

— Ah, merci docteur. Et maintenant, est-ce que vous pourriez me prendre le pouls, s’il vous plaît ?

Et le médecin lui prenait le pouls une fois de plus et lui expliquait à nouveau que tout allait bien, que cela ne pouvait pas aller mieux.

La scène se reproduisait tous les jours. Chaque fois qu’il passait près de la chambre de doña Maximiliana, cette petite voix rauque l’appelait et lui tendait le bras, comme une brindille, encore et encore.

Lui, il obtempérait, parce qu’un bon médecin doit être patient avec ses patients, mais il se disait : Cette vieille est un peu casse-pieds, et il pensait : Il lui manque un boulon.

Ce n’est que des années plus tard qu’il comprit qu’elle demandait seulement que quelqu’un la touche.

 

Petit texte de Eduardo Galeano, poète, conteur, écrivain uruguayen décédé le 13 avril.

(Publié dans Le Monde Diplomatique, décembre 2011)

28 août 2014

Gauche réaliste ?

Une gauche moderne et réaliste ? : Lettre d'Axel Kahn à un ami de gauche ...

01 février 2014

Charlotte Delbo

Ce matin tôt, superbe émission, rediffusion de l'émission Nous Autres de Zoé Varier, émission consacrée à Charlotte Delbo, femme extraordinaire, résistante, rescapée d'Auschwitz, qui a écris entre autres Aucun de nous ne reviendra, récit sur les femmes d'Auschwitz, les femmes du convoi du 24 janvier 1943, écrit avec force et poésie. Je ne connaissais pas, j'ai été happé.

08 décembre 2013

Une forme d'empathie absolue

Nelson Mandela nous lègue la certitude que, sans cette forme d'empathie absolue – cet effort d'imagination pour se mettre à la place des autres, les marginaux, les pauvres, ceux qui n'ont toujours pas voix au chapitre, qui possèdent le moins –, il ne pourra y avoir aucun changement personnel, social ou politique, et, à coup sûr, aucune justice. Cette partie de l'héritage de Nelson Mandela continuera d'inciter et d'aider les générations futures à ouvrir leur horizon moral, à développer leur sens des responsabilités envers la société.

Où que soit maintenant Nelson Mandela, il s'agit d'un lieu qui se situe au-delà de la gloire et des prix, de la solennité des cérémonies honorifiques, des couloirs de la politique internationale. Loin des nombreuses salves de vingt et un coups de canon et des avions de chasse s'élevant vers le ciel lors de son entrée en fonctions comme premier président élu de l'Afrique du Sud démocratique.

Pour l'heure, je préfère imaginer que son esprit a trouvé le repos. Que sa mémoire s'arrête quelques instants sur une image de lui, un enfant parmi d'autres. En hiver, au milieu des collines dominant le village de Qunu, par-delà le fleuve Kei, à l'intérieur des terres bordées de bleu par l'océan Indien. Avec ses copains, il surveille le bétail et joue dans la douce chaleur du soleil d'hiver. Tout autour d'eux, des aloès illuminent le veld, comme autant de torches enflammées se détachant sur les étendues d'herbe décolorée.

Mark Berh, écrivain

Le Monde du 7 décembre

07 décembre 2013

Nelson Mandela, les chemins inattendus

[....], il est vain d’ériger des frontières, de construire des murs et des enclos, de diviser, classifier, hiérarchiser, de chercher à retrancher de l’humanité celles et ceux que l’on aura rabaissés, que l’on méprise, qui ne nous ressemblent pas, ou avec lesquels nous pensons que nous ne nous entendrons jamais. Il n’y a qu’un seul monde, et nous en sommes tous les cohéritiers, même si les manières de l’habiter ne sont pas les mêmes — d’où justement la réelle pluralité des cultures et des façons de vivre. Le dire ne signifie en rien occulter la brutalité et le cynisme qui caractérisent encore la rencontre des peuples et des nations. C’est simplement rappeler une donnée immédiate, inexorable, dont l’origine se situe sans doute au début des temps modernes : l’irréversible processus d’emmêlement et d’entrelacement des cultures, des peuples et des nations.

Souvent, le désir de différence émerge précisément là où l’on vit le plus intensément une expérience d’exclusion. La proclamation de la différence est alors le langage renversé du désir de reconnaissance et d’inclusion. Pour ceux qui ont subi la domination coloniale ou pour ceux dont la part d’humanité a été volée à un moment donné de l’histoire, le recouvrement de cette part d’humanité passe souvent par la proclamation de la différence. Mais, comme on le voit dans une partie de la critique africaine moderne, celle-ci n’est qu’un moment d’un projet plus large : le projet d’un monde qui vient, d’un monde en avant de nous, dont la destination est universelle ; un monde débarrassé du fardeau de la race, et du ressentiment et du désir de vengeance qu’appelle toute situation de racisme.

Achille Mbembe : Nelson Mandela, les chemins inattendus. Août 2013, Le Monde Diplomatique


06 décembre 2013

A Nelson Mandela

Je me souviens, des pétitions signées il y a déjà bien longtemps alors qu'il était encore à Robben island. Je me souviens de l'embarcadère de Robben island, là où il fut emprisonné quand je n'étais pas plus haut qu'un arbuste qui n'a encore rien vu. Je me souviens de ce 1er voyage en Afrique du Sud tout juste sortie de l'apartheid, je me souviens de ces villages, que dis-je : de ces villes noires, même pas indiquées sur les cartes. Je me souviens de la fête en pleine campagne du Kwazulu Natal liesse et danses zoulou quelques blancs étaient là. Je me souviens de Soweto, de ces visages, de ces enfants croyant en un monde meilleur issu du pire. Je me souviens de l'espoir des uns, je me souviens de la peur et de l'incrédulité des autres.

Il n'est plus, ce combattant pacifiste révolté contre l'intolérable. 

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"Bring Back Nelson Mandela", Hugh Masekela, 1987

« Bring back Nelson Mandela, bring him back home to Soweto ;

I want to see him walking down the streets of South Africa ;

I want to see him hand in hand with Winnie Mandela. »

(« Ramenez-nous Nelson Mandela, ramenez-le chez lui à Soweto ;

Je veux le voir marcher le long des rues d’Afrique du Sud ;

Je veux le voir la main dans la main avec Winnie Mandela. »)

 

20 novembre 2013

Matin du monde

Matin soleil levant joyeux guilleret découverte des news du monde sur ma petite fenêtre 13 pouces Gargarismes borborygmant sur les bleus pauvre Ukraine Et là bas outre atlantique nord le Canadien de Montreal sur la glace contre le Wild du Minnesota à chacun ses passions Cleopatra en Sardaigne inondations meurtrières un cyclone en Méditerranée ? Deux bébés lions symboles nés en Palestine Afrique les Etalons burkinabe battus par les Fennecs algériens la Centrafrique dans un chaos ignoré des médias L'Europe dans la course aux drones Quoi d'autre ?

17 octobre 2013

Sursaut

Une mobilisation des lycéens contre l'expulsion, le rejet de l'autre, le racisme, et pour l'intégration. Ca fait chaud au coeur, non ?

16 octobre 2013

Virage à 180°

Norvège : nouvelle équipe gouvernementale issue des élections législatives. Exit le 1er ministre socialiste, entrée de la coalition conservateurs-populistes. Politique ? : réductions d’impôts, assaisonnant de l'ouverture des magasins le dimanche, la possibilité pour les policiers de s’armer, l'interdiction possible de la mendicité dans les municipalités qui le souhaitent, le durcissement de la politique d’immigration et des investissements accrus dans les infrastructures.

11 octobre 2013

Un monde meilleur grâce à des algorythmes ?

Prédire l'arrivée d'une épidémie, l'évolution des maladies, de l'économie, l'arrivée d'une guerre, d'un changement politique, d'un génocide pour changer le cours des choses ? Possible selon cette israelienne qui a fondé sa startup grande invention des temps modernes sur ce pari : compiler les énormes bases de données mondiales accesibles par internet, élaborer des algorythmes et affiner les prédictions pour les mettre à disposition (de qui ?) pour un meilleur monde. Pourquoi pas ? Encore faut il y croire,.. pour le meilleur et pour le pire...

(Kira Radinsky : elle veut changer les lendemains, article paru dans Courrier International du 19 septembre)

02 juin 2013

Témoignage de diabétiques maliens face à la crise

12 avril 2013

Chez les singes, les classes moyennes sont sous pression

Dans les sociétés de macaques, les singes les plus stressés sont ceux qui occupent les rangs hiérarchiques intermédiaires. Tels sont les résultats d'une étude, menée par des chercheurs des universités de Liverpool et de Manchester, qui vient d'être publiée dans la revue General and Comparative Endocrinology. "L'intérêt était de corréler le comportement individuel des singes face au stress à leur rang dans la hiérarchie", explique Katie Edwards, de l'Institut de biologie intégrative de Liverpool, qui a mené l'étude.

"La médecine actuelle ignore les facteurs psychosociaux et l'histoire de la personne. Elle tend à considérer la maladie en soi et à la traiter par des médicaments, plutôt qu'à chercher à en comprendre les causes profondes. On va vers la médecine personnalisée, qui tend à considérer la personne dans son ensemble, avec son histoire personnelle et son mode de vie, explique Bruce MacEwen. Il apparaît de plus en plus évident que les politiques sanitaires doivent également viser à la réduction du stress."

Le Monde, 11 avril 2013

03 mars 2013

Les limites délimitent

Le monde des affaires s’impose sur les affaires du monde. Stéphen Kerckhove, La Dictature de l’immédiateté

Une fois qu'on a passé les bornes,  il n'y a plus de limites. Alphonse Allais

Quoi qu’il arrive demain,  j’ai vécu aujourd’hui. John Dryden

N’écoutez pas ce qu’ils disent, regardez ce qu’ils font. Aristote


Mots glanés dans la Lettre mensuelle de l'Education Authentique

http://www.education-authentique.org/