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19 juin 2009

Bon vieux temps ...

Judex revoyait le cauchemar de la veille. N’avait pas été prémonitoire par certains aspects ? Plutôt que de se poser 36 questions sur Amilcar et son choix, il était amené à se préoccuper de son propre positionnement dans le monde qui l’entourait. Son ami avait décidé d’aller voir ailleurs, ça le regardait. Judex ne voulait même pas émettre la moindre critique négative à son égard. Les événements de ces derniers jours avaient remué au plus profond de lui-même de vieilles questions qu’il croyait avoir réglées depuis longtemps. Dans le même temps que son corps et son esprit avaient pu partager leurs émois au travers de son amour avec Rose-Améline, ces contacts indirects avec les signes d'un monde qu’il croyait disparu réveillaient en lui des sensations contradicatoires. Pour rien au monde, il n’aurait voulu revivre les moments cauchemardesques du RMI et des ASSEDIC. Et pourtant, d’autres choses avaient disparu, qu’il aurait volontiers retrouvées. . .

Flamboyant.jpg

La ville

12 octobre 2007

Dire, écrire

L'homme possède la faculté de construire des langages, par lesquels chaque sens se peut exprimer, sans avoir nulle notion ni de la manière dont chaque mot signifie, ni de ce qu'il signifie...

 

Ludwig Wittgesnstein,

Investigations philosophiques.

12 mai 2007

Bruits du soir

Le soir tombe, le ciel s'embrase. Calme sur fond sonore de la ville. Moteurs sourds. Jappements. Muezzin. Pleurs. Un chat miaule. Pas un souffle. Vaisselle. Cuisine. Scintillement multiple des réverbères en contrebas. Des applaudissements et huées très loin. Spectacle ? A cette heure ? Les chiens s'excitent, s'entretiennent, grondent, vitupèrent. Moto rageuse sur la route en lacet de la colline d'en face. Il fait bientôt noir, les bruits prennent leurs aises. Ecoute du monde. Sans paroles. Nuages blancs puis rouges puis roses puis gris puis noirs. Je rentre.

08 mai 2007

L'ARBRE ET LES SOUVENIRS

 

medium_arbre.jpg L'arbre le regardait. Le vent secouait les branches feuillues. Le souvenir agitait ses pensées. Quelques feuilles tombaient. Il pensait et oubliait. La forme même du souvenir s'altérait et se liquéfiait.

L'arbre restait là, identique à lui-même, sur son tapis de feuilles jaunies. Les souvenirs lui arrachaient une émotion aussitôt évanouie, allant rejoindre le fonds d'états d'âme de son existence.

L'arbre grandissait un peu plus au fil des saisons, édifiant de nouveaux bourgeons, prolongeant ses rameaux, se couvrant éphémérement de fleurs puis de fruits. Les souvenirs formaient l'humus. Une sève riche était prête à inonder son coeur, à alimenter ses pensées.

Le tapis de feuilles n'appartenait plus à l'arbre. Dans quelques années, transformées, recyclées, disparues, elles contribueraient à l'alimenter. Il grandirait, fleurirait, fructifierait. Il rebourgeonnerait après la léthargie réparatrice de l'hiver.

Un moteur se fit entendre. Le passé est-il sl insignifiant? Où sont passés ces heures, ces jours, ces mois, dont seulement quelques bribes lui revenaient par à-coups? Le bruit de moteur s'intensifla. Le vent accentua son effort sur la multitude de feuilles qui s'accrochaient. Bonheur, douleur, joie, tristesse, plaisir, nostalgie se mêlèrent. Il grlmpa sur Î'arbre et s'envola.

25 mars 2007

Crépuscule tropical

medium_blog170307.3.jpgPromenade crépusculaire, mer d'huile, nuages noirs protecteurs. Le filao se dresse, nu. Les barques filent recherchant leurs attaches. Littoral bercé par l'histoire, envahi par le tourisme. Hôtels de luxe ayant colonisé les plages, mais ne pouvant empêcher les 2 promeneurs curieux d'arpenter la grève. Entre loisirs artificiels offerts aux voyageurs par "packaging", et dure loi de la vie. Beauté crue des reliefs, couleurs douces du rivage. Fraicheur de la pluie fine du soir. Derniers baigneurs rentrant en hâte, un chien s'ébroue, les crabes sortent, une brise balance les branches de palétuviers. Une bande de garçons courent vers le village. Un père et ses 2 fils marchent en cadence, de la même allure, physionomie et gestes stéréotypés. 

14 mars 2007

Avion

Sièges étriqués. Appareil bondé. Bébé hurlant dans le bruit infernal des réacteurs. Relents de plats en sauce épicé, poisson ou volaille, vertèbres cervicales endolories, crampes fessières, jambes en compote, pieds gonflés. Envie de pisser. Il faut déranger les 2 voisins voisines de droite. Je me retiens, ce n’est pas si urgent que ça. Journal. L’adieu de Chirac aux urnes, comme si on ne le savait pas déjà. Commentaires politiques. Programmes santé des candidats. Le Pen mis sur le même plan que les autres. Pourquoi tolère t-on les intolérants ? Contradictions de la démocratie et de la liberté. Dans le journal encore : l’horreur du Darfour, délaissé par la communauté internationale, je repense à ce film « Shooting dogs » sur le Rwanda. Les mêmes aberrations se reproduisent, on détruit, on tue les enfants, on viole, sous  le couvert caché des gouvernants. Intolérance, encore.  Le repas arrive. Poulet en sauce blanche et purée de légumes. Entrée classique salade améliorée. Portion de camembert enrobée en papier argenté. Pâtisserie grasse. Vin en fiole étiquette passable. Pas de fruits. Digestif peu digeste punch vanille. Café, non merci il faut que j’essaye de dormir quelques heures. Sinon demain sera in the clouds. Je reprends le journal. Les caissières transformées en machine à code barre, comme cendrillon avec sa citrouille. J’abandonne le Monde. Mon voisin se bat avec son écran tactile. Cherche, hésite entre les 12 films et le programme de musique classique. C’était plus simple avant, il n’y avait qu’un seul programme, obligé de s'y coller, sur un écran collectif. Le bébé s’y remet. La femme du voisin reprend mon voisin qui ne me laisse pas assez de place. Mais non, ne vous en faites pas, tout va bien, merci madame. Je prends les pseudo-boules quiès orange fournies gracieusement par Air France, m’enfouis les yeux sous le cache bleu clair fade insipide, me recouvre le torse de la couverture légère grise, et m’appuie généreusement la tête sur le hublot au travers du petit oreiller rouge. En avant pour une petite nuit.

27 septembre 2006

Temps qui fuit

Matin qui pointe. Soleil timide, à l'affût. Fraîcheur humide. Attente du jour, fuite de la nuit. Jours qui passent, folie du monde.
Rendez vous à ne pas oublier, réunions à s'enfiler, rapports à fournir, planning, programmation, projets, contrats, formation, évaluation, téléphoner, répondre aux mails, négocier, modérer, argumenter, exposer, écouter, planifier. Temps compté, temps avalé, temps qui passe. Qu'ai je fait de ma journée, de ma semaine, du mois dernier, de l'année qui passe ?
Temps que l'on goûte, assis sur le bord d'une rivière, à écouter les poissons et voir voler les oiseaux, s'agiter les roseaux et les libellules. Temps que l'on savoure, un accordéon dans les mains, et avec des amis. Temps recherché pour parcourir le monde et découvrir les multiples facettes de l'homme. Temps qui coule, qui fuit, que l'on accroche, qui nous accroche, qui nous fuit, que l'on rattrape.