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30 avril 2008

Vertige

Le chemin avait maintenant entrepris une lente courbe horizontale le long d’un coteau surplombant un bras de rivière à sec jusqu’à la prochaine pluie tropicale suffisamment violente ou jusqu’au prochain cyclone. De ci, de là, pointait du sol aride une tige frêle et jaune, souvent déjà sèche, parfois cependant étalant quelques folioles ou exhibant une fleur timide que le pied pouvait facilement éviter. A cet endroit, le passage était quelquefois étroit, obligeant celui qui l’empruntait à se dispenser de soutenir trop longtemps l’échange visuel avec le bas de la crevasse, à s’agripper même pour plus de sûreté aux racines dont il fallait vérifier auparavant la solidité, ou aux cordes disposées là par quelque prévoyant.
C’était le passage qui avait jusqu’alors rebuté Rose-Améline, qui préférait, quand elle devait se rendre à Bras-sec, faire le détour par le piton et emprunter l’antique passage marron vers le cirque. C’est parce qu’elle accompagnait Judex, en qui elle avait toute confiance, qu’elle avait accepté de prendre ce raccourci par la corniche de l’ancienne canalisation. Mais elle avait été loin d’imaginer l’état dans lequel le chemin était désormais. Des éboulis supplémentaires l’avaient en de nombreux endroits rendu plus étroit. Des pans du chemin escarpé s’étaient même effondrés sur quelques mètres, remplacés, pour permettre le passage, par quelques planches solides mais surplombant le vide. La seule idée de devoir traverser ces passes vertigineuses paralysait la jeune femme, et Judex avait toutes les peines à l’aider à surmonter l’immense vague qui montait en elle. Il entreprenait d’abord chaque traversée à deux reprises afin d’acheminer les marchandises de l’autre côté du gué, puis revenait seconder sa compagne qu’il enjoignait de regarder vers la paroi tout en la tenant fermement par le bras pour la guider...
 
 

Commentaires

Très belle description de ce chemin d'accès difficile, sujette au vertige, j'avais l'impression d'être Rose-Améline et avais du mal à avancer sur le passage vertigineux de cette lecture.

Bonne nuit xavier et bon week-end du 1er mai.

Écrit par : Laudith | 01 mai 2008

Oui, le vertige, Laudith, vertige de la vie, vertige du temps, vertige du passé, présent du vertige vrai. Bon week end

Écrit par : xavier | 01 mai 2008

Pour moi rappel d'un très mauvais souvenir.

Écrit par : Rosa | 12 juin 2008

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