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27 décembre 2006

Noël

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Un petit coin de terre
 
Là où les enfants rient
 
 Là où l'on mange du riz
 
Là où le sel de la terre
 
 A un drôle d'arrière goût
 
Là où Noêl rumine sous le soleil
 
 Où les mots charment les oreilles
 
 Par dessus les rigoles et les égouts
 
 

16 décembre 2006

Soif ?

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09 décembre 2006

MZungu

Etranger curieux voguant de port en port

Exilé dans la patrie de ses semblables

Battant les flots, foulant les sables

Au regard des hommes cherchant les accords

A la frénésie des corps mêlant son âme

Destins croisés, misères devinées

Visages pluriels, forces de vie ravinée

Couleurs bigarrées des hommes et femmes 

Silences intérieurs cris de la vie

Souffrances perceptibles regards rieurs de vie

Joies indicibles estomacs noués

Petits bonheurs coeurs débordants 

Intestins vides dehors enjoués

Ames avides interrogations du dedans

Rythmes effrainés danse mémoire

Houle du soir éternel départ

 

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Cape Town, 2006

14 novembre 2006

La tête dans les nuages

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Au dessus de la mêléée
Broutons, broutons
De notre hauteur savourons
La tête dans les nuées
Les délices de ce monde 
Ignorons la teneur de la foule d'en bas
Ne nous laissons pas arrêter
 Par de menus sentiments
Allons vivons loin
De ces basses considérations
 
(Clan des girafes au long cou) 
 

04 octobre 2006

Kwassa kwassa

Anjouanais faisant le va et vient en kwassa kwassa entre leur île et Mayotte la française. Femmes enceintes ne rêvant que d'une chose: faire naître leur enfant à Mayotte, de façon à avoir une chance qu'il soit naturalisé français plus tard, qu'il ne soit pas soumis à la même galère qu'elles et leurs familles. Voyages dangereux en bateau pour atteindre l'île convoitée, se cacher, trouver un travail au noir, être l'objet de ségrégation raciale de la part des mahorais, se faire dénoncer et être arrêteé, être reconduite sur Anjouan, attendre de pouvoir revenir, recommencer... Recommencer, et vivre quand même mieux à Mayotte, même si exploités par les mahorais à être payé 3 fois moins, voire ne pas être payé. Familles éclatées entre les 2 îles, la vie est trop dure à Anjouan, pas de travail, peu de resources pour vivre et manger. Combien de temps va-t-on tenir avec le problème de Mayotte et des Comores toutes proches ? 16 000 clandestins par an et ça s'amplifie. La solution n'est elle pas ailleurs que dans l'interdit et la fermeture ? Aberrations de nos temps modernes.

01 octobre 2006

Retour de pêche

Retour de pêche. Les filets ont été ramenés. L'effort pour tirer les barques vers le rivage témoigne de la richesse de la récolte. Sur la grève, femmes et enfants attendent, impatients. Les embarcations sont hâlées sur le rivage tandis que les enfants courent. Ca frétille de partout. Le village se presse autour du butin ramené dans les filets. Chacun y va de sa sagacité. Tri patient. Marmailles extirpées du cercle. Carangues par ci, sardines par là, péche-cavales  de ce côté,  crabes  et... oh, une langouste !  Les seaux et récipients de toutes sortes s'emplisssent. Quelques attardés arrivent et s'attribuent les tas gardés pour eux. Il y en aura pour tout le monde.

La vie, tout simplement. On retourne à la case. On aura du poisson ce midi. Pas simple la vie, mais on mangera. medium_mada.jpg

14 juillet 2006

Fête nationale... Malgache

Le 24 juin était la fête nationale malgache, anniversaire de l'indépendance. Histoire de se remémorer que la France a colonisé, préssurisé le peuple malgache, écrasé les insurrections, étouffé les massacres. Madagascar a du mal à s'en remettre. Pays maintes fois victime, se débattant dans son histoire, ses dirgeants, la pauvreté. Et pourtant, quel peuple, quel pays ! Si vous ne le connaissez pas, faites y un détour, allez rencontrer les malgaches, partagez avec eux, baignez vous, ne serait-ce qu'un peu, dans leur culture, leur poésie, leur musique. Vous n'en reviendrez pas indemne. Le débat de l'effet de la colonisation qui a changé le devenir de peuples entiers doit rester ouvert.

08:45 Publié dans Coin Voyage | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : culture

18 mai 2006

Le taxi Thaï

La ville s’étouffe d’elle-même. La chape de plomb écrase humains et animaux. La moiteur s’immisce dans chaque interstice de la peau. Les êtres vivants respirent à travers le crachin de la pollution citadine. Les exhalaisons des égouts et des canaux se mêlent aux parfums des plats exotiques préparés à même la rue. Une foule disparate affairée ou nonchalante, en sarong ou pantalon de ville, tongs ou chaussures de sport-ville, chemisette ou complet-veston se croise, s’échange pièces et billets, mange attablée à des échoppes de fortune, rabat les touristes farangs rendus méfiants par le crépuscule tombant. La pétarade des motos et mobylettes, des tuk-tuks et des bus à échappement noirâtre, s’amalgame à la cacophonie confuse de la rue et du marché de nuit. Dans cette atmosphère baroque et habituelle, stimulant les cinq sens en les mêlant l’un à l’autre pour la rendre particulière à ce lieu et à cette ville, ils ne pouvaient qu’être gagnés par une double contradiction : s’y fondre intimement et pourtant avoir envie de fuir par le premier avion, comprendre et intégrer la culture et pourtant ressentir une infinie étrangeté dans laquelle la moindre volonté d’intégration serait illusoire.

Ils avaient décidé de partir. Lui parce que sa passion l’amenait à explorer d’autres horizons, elle parce que le tiraillement entre attirance et refoulement était devenu trop fort. Elle était arrivée trois mois plus tôt, enfin libérée pour le rejoindre dans ce qu’elle imaginait être un paradis tropical. Lui était là depuis presque deux ans, se mêlant doucement à l’âme du pays tout en restant étranger à sa vie même, tout entier absorbé par ses préoccupations professionnelles. Il parle et écrit la langue vernaculaire maintenant aussi bien que la plupart des natifs de la mégalopole, ressent et apprécie à leur juste valeur les signes, attitudes, gestes, regards, connaît les variations subtiles gustatives des plats locaux et nationaux, défie les pièges guettant chaque étranger aux détours des trottoirs et des venelles. C’est lui qui, subrepticement, la guide dans cet écheveau qu’elle a encore du mal à traduire et interpréter. Elle a malgré tout cette impression de rester maîtresse de ses décisions, et lui sait gré de cette délicatesse. Sa peau à lui est laiteuse immaculée le rendant fort aux yeux de ceux, la majorité, qui voient dans la blancheur de l’occidental la clé de la réussite sociale et individuelle. Son teint à elle est d’une jolie couleur havane claire trahissant des origines hybrides et plurielles. Elle est riche de sensibilités et de générosité, toute en discrétion et finesse et elle se sent rejetée par cette société qui l’attire cependant tellement. Rejetée non pas parce qu’étrangère, mais parce qu’indigne d’être étrangère.

Le taxi est arrêté depuis quelques minutes seulement. Le moteur ahane. Ils se regardent. Se sourient. Elle est belle dans sa candeur moirée. Il est beau dans sa fausse modestie candide. Il sait où il va, du moins il croit savoir. Elle ne sait pas où ils vont. Elle ressent néanmoins intensément que c’est sa force à elle dont il aura besoin bientôt. Ils sont comme sauvageon et sauvageonne à apprivoiser, terriblement indépendants. Les quelques passants qui surprennent furtivement ce moment au travers des vitres du véhicule aux bandes rouges et bleues se recroquevillent un peu plus sur leur course immédiate de l’instant. De son regard à lui sourd une intense volonté, de sa douceur à elle surgit l’immanence. L’instant dure longtemps, suspendu, étalant la transition temporelle dans la continuité de leurs deux êtres. Dans l’extrême volupté du moment se révèle graduellement autre chose. D’abord infime improbabilité. Puis quelque chose d’indéfinissable issu de l’ensemble des sensations touffues et entremêlées depuis leur départ de l’appartement qui leur tenait lieu de résidence. Puis l’évidence même : l’imprévu était là, détournant leur belle détermination et leur force.

Le chauffeur est sorti quelques moments plus tôt, s’excusant de devoir soulager un besoin urgent avant de s’engager sur le boulevard principal qui les mènerait vers l’aéroport. La porte par laquelle il s’est engouffré déverse régulièrement sur le trottoir des individus mâles divers et variés. Le chauffeur ne réapparaît pas. Elle jette un œil vers le compteur du taxi qui continue de tourner. « Zarbi », lui dit elle en souriant. Regardant à son tour le compteur, il répond comme à son habitude par un oui bref et léger, incrédule. Quelques véhicules gênés par le taxi garé dans l’entrée de la station service klaxonnent avant de se faufiler dans la file ralentie par le trafic intense. Il regarde sa montre. Ils n’ont pas vu passer le quart d’heure authentifié par la montée du tarif de la course indiqué du compteur. Que fabrique donc le bonhomme ? Ils ne risquent pas trop encore de rater l’avion, encore une heure avant la fin de l’enregistrement. Mais surtout, il ne leur restera pas assez de liquide pour payer le taxi pour peu que ce satané chauffeur leur réclame le prix affiché. Peut être lui est il arrivé quelque chose à ce chauffeur ? Que veux tu que l’on fasse ? Alerter quelqu’un ?

C’est lui qui prend la décision. Les bagages sont dans le coffre qui ne fermait pas bien. Deux grosses valises, un gros sac, et deux sacs à dos. Tout leur univers matériel tient dans ces trente kilos enfermés sous la tôle. Impossible d’ouvrir le coffre. Il n’avait pas le souvenir qu’il avait été verrouillé. Son calme commence à s’émietter sous l’inquiétude naissante. Il réessaye deux fois, sans succès. Il se rappelle la difficulté qu’ils avaient eue à le refermer quand ils étaient montés dans le taxi. Le chauffeur avait dû sortir pour les aider, et claquer plusieurs fois pour y arriver. Bon, on devrait y arriver, le mécanisme est un peu vieux, tout simplement. Il retourne le mécanisme doucement et appuie, les gonds grincent enfin à la quatrième tentative, révélant leurs bagages. Ils se retrouvent rapidement sur l’embranchement menant au boulevard, non sans s’être retournés plusieurs fois vers le taxi bleu et rouge pour s’enquérir du retour tardif possible de leur chauffeur disparu. Ils préfèrent tourner l’angle du bâtiment et s’éloigner d’une bonne centaine de mètres dans la rue suivante, invisible depuis la station service. Un autre taxi libre ne devrait pas tarder de toute façon à les prendre. On ne reste rarement plus de 2 minutes à attendre dans cette partie de la ville. Comme à son habitude, elle attend docilement qu’il en hèle un et lui indique par la portière arrière gauche leur destination. Il ne bouge pas, les yeux tranquilles fixés sur elle. Il est bien, n’est plus inquiet. Quoiqu’il en soit, ils sont là, tous les deux, et c’est bien. Quand elle s’en aperçoit, les taxis libres défilant mystérieusement devant eux sans s’arrêter, quelques gouttes commencent à tomber. Leurs regards de nouveau se croisent et ne se quittent plus jusqu’à ce que la pluie tropicale drue et intense ne les oblige à s’engouffrer avec leurs 2 valises et leurs sacs dans le véhicule rouge et bleu suivant dont le coffre ferme mal. C’est elle qui indique la destination au chauffeur surpris. Ils retournent à l’appartement. Ils savent maintenant que le contraire était impensable. Le compteur a continué de tourner…

Bankgok, octobre 2005

13 mars 2006

Paris

La semaine dernière, nous étions à Paris. J'ai redécouvert cette ville. Beauté, tranquillité malgré les automobiles. Parcs, monuments, Tour Eiffel illuminée, autobus... J'ai fuit le métro et le RER, embrassé les quais, arpentés les avenues et trottoirs. Contraste des villes. Mégalopoles ou pseudopoles asiatiques et africaines jalouses de la belle, riche et fière française, je pensais à vous. Paris toute de lumière vétue fait oublier la misère du monde. Banlieues reléguèes dont on s'étonne qu'elles s'éveillent quand la coupe déborde. Ou, loin de là banlieues nanties encerclant les centres noirs délestés.

04 février 2006

La course médiatique au chik

Comment rester calme devant un nouvel exemple de folie médiatique potentialisant à l'exponentiel les informations de tout poil sur une nouvelle épidémie ? Le chikungunya, virus inconnu des contrées protégées, "sécurisées" à l'occidental y a fait son apparition. Il y est entré par l'océan Indien, là où enfin, en attaquant le peuple français tropical bien tranquille de la Réunion, il a pu se faire un nom et une renommée. Non content de se payer le luxe de paniquer une population forte de presque 800 000 habitants, il poursuit sa course virtuelle, vers le territoire métropolitain, dont la population se recroqueville un peu plus face à ce nouveau danger venu de l'inconnu. Je ne parlerai pas du virus ni des manifestations (rarement graves contrairement à la panique généralisée, mais aux symptomes et à la durée à ne pas négliger) qu'il entraine. Voilà une maladie et un virus qui touchaient des populations africaines et asiatiques depuis de nombreuses années, donc peu enclin à être très étudié sur les plans épidémiologique, clinique, biologique, thérapeutique... Enfin un espoir : abordant le monde occidental, se frayant une petite porte via la Réunion, il sera sous le feu croisé des ouvertures de crédits à la recherche, après la désinsectisation et la visite de quelques experts et d'un ministre !...
Trois petites réflexions pour finir : au lieu de précipiter sur les unes, les écrans, les ondes, et le web des photos lourdes et des mots chocs, laissons les ressources se mobiliser intelligemment; rassurez vous, le chikungunya n'empéchera pas de continuer à apprècier les contrées de l'océan Indien, ne serait ce que sur le plan humain; et quel paradoxe étrange cette panique sanitaire quand, à 2 pas de la Réunion se situe Madagascar dont la situation bien plus dramatique sur le plan sanitaire devrait faire la une quotidiennement depuis des lustres.