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30 août 2007

Le cyclone Dean et l'aprézan

A force de répondre à l'urgence, on oublie l'essentiel. On oublie surtout ce que toute politique conséquente n'ignore pas : que rien n'est jamais plus urgent que l'essentiel. C'est au nom de ces milliers d'emplois, toutes ces désespérances, qu'il faudrait oser l'aprézan décisif: penser, imaginer, se projeter, désirer un futur. Quitte à être massivement subventionnés, quitte à recevoir des tombereaux de secours bienveillants, pourquoi les affecter au seul réamorçage du cycle de la dépendance ? Pourquoi ne pas en faire le souffle d'une renaissance en les affectant à une restructuration déterminante ? Pourquoi ne pas préciser un aprézan à court, à moyen et long terme pour s'éloigner de l'agriculture pesticide pour une agriculture raisonnée, raisonnable, ouvrant à une agriculture totalement biologique ?

Extrait d'un article d'Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau paru dans Le Monde du 26 août à propos du cyclone Dean en Martinique.

24 août 2007

On vient tous du même pétrin



23 août 2007

Un petit whisky

Ce soir un petit whisky je me sens l'âme chagrine bizarre un coin dans le vague un autre coin à me dire que je devrais faire quelque chose quoi ? il y a tant de choses à faire mon âme divague est à gué du temps qui passe et qui repasse en boucle un petit whisky qui me titille ça me tintinabulle dans le gosier quelle heure est il déjà seulement je fais du surplace les pensées s'entrechoquent mollement contre la vitrine de mon espace temps le whisky me réchauffe la mer vague se retire à l'âme flux et reflux marée lente vide après le trop plein scotch réparateur attention à la tête tant pis pour la tête ce soir je me sens le coeur chagrin l'âme en vagues paresseuses qui caressent mon ego celui qui se cherche un coin cocon d'où rééclore peu importe quand ni où à tout là l'heure demain plus tard.

Souvenir écrt d'un soir où il fait bon divaguer 

22 août 2007

Cauchemar

Sur la place grouillante. Il était ballotté de tous les côtés. Le soleil irradiant une chaleur étouffante se mêlait à la chape des nuages lourds charriés par le vent. Une femme en haillon l’accrochait par la manche, un enfant presque nu courait derrière lui, ânonnant des paroles par onomatopées en espérant recevoir quelque trésor pour survivre. Les hommes tantôt pressaient le pas, n’ayant que faire d’une rue étrangère à eux et contrastant avec leur mise impeccable et intouchable de blancheur, tantôt courbaient le dos sous le poids de l’existence, regardant le bout de leurs pieds pour ne pas avoir à supporter d’autres regards. D’autres hommes, en uniforme ceux-là, étaient plantés aux quatre coins, ils semblaient enracinés, on ne voyait pas leur regard, si toutefois ils en avaient un, ils faisaient baigner les odeurs de l’espace dans des relents menaçants d’inhumanité, ils ne bougeaient pas, mais leur immobilité se tordait, se lovait dans des grimaces immondes et redoutables, donnant aux couleurs de reflets tragiques et horrifiants, le jaune se mêlant à l’ocre, et le vert au rouge, les couleurs montaient, s’enroulaient, s’associaient en spirales recouvrant la place et la foule. Il sentait en lui un grand vide se propager, en même temps que son corps transperçait par tous les pores de sa peau un liquide chaud, qui égouttait comme une substance purulente qu’il fallait évacuer. Il fallait qu’il fuit, qu’il prenne les jambes à son cou...
 
 
épisodes précédents : Le coin Fiction
reprendre depuis le début : voir Amilcar

19 août 2007

De l'Afrique aux chants de marins ...

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... à Paimpol. Un vrai bonheur, savouré pleinement. Et il faisait très beau, n'en déplaise aux détracteurs en tous poils de notre chère Bretagne, bien vivante !
 
 
Pas beaucoup  échangé ici depuis plus d'un mois, et pour cause... d'abord boulot, et re-boulot, intense, avant de partir quelques temps par monts et par vaux. Puis, départ vers des contrées pas si lointaines que ça à notre échelle  démoniaque du vingt- et- unième- siècle-  resplendissant- décadent- communicant- pour- le- meilleur -des- mondes, et pourtant.
Un peu d'Afrique, donc.  Quel continent ! Quels pays ! Couleurs, humanité, contrastes, misère, accueil, guerre, chaleur humaine, climat, relief, végétations, forêts en péril, reconstruction,  maladies, rires, mort, jeunesse, dignité, histoire, langues. L'Afrique, quand on y est, il faut vivre avec, laisser l'Afrique aux africains, arrêter avec ces incursions des je-sais-tout. On est en plein contraste, aider, certes, mais pas n'importe comment...
Puis, après l'Afrique, la Bretagne, repos, soleil (eh oui), mer, marche, lecture, gueuletons, galettes, et les chants de marins, où les Africains étaient à l'honneur : Ismaël Lo, Dobet Gnahoré, Johnny Clegg, Roki Traore, et bien d'autres, africains ou bretons ou celtes ou autres, marins ou pas marins. J'ai dû sacrément résister à l'envie de partir là, sur un des boutres accastillés, toutes voiles dehors. Sentir le vent et les embruns, être seul face à l'immensité, me sentir vivre...
Enfin le retour, il faut bien, replongée en apnée, mais bien décidé à ne plus se laisser bouffer, vive la vie !