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16 mars 2007

Babel

Un film qui m’a étonné. Longtemps que je n’avais pas vu un scénario de cette trempe, réalisé entre le Maroc, la frontière mexicaine, et le Japon. Etonnant par la simplicité du croisement du destin de 3 familles, qui n’ont rien en commun, et qui pourtant subissent les avatars du monde moderme. Jeunes Marocains subissant, éleveurs des montagnes du rif jouant avec le feu, Américains touristes en recherche d’eux mêmes, nourrice mexicaine embarquant malgré elle les enfants nantis dans une aventure bien aléatoire, pére Japonais avec une fille sourde-muette en difficultés. Entre ces 3 cultures, ces 3 lieux, ces 3 histoires singulières, le lien du hasard. Ils ne se connaissent pas et ne se connaîtront pas. En filigrane, la folie de la politique médiatique, de l’aberration discriminative ethnique, le paradoxe du rêve américain, le malaise japonais…

14 mars 2007

Avion

Sièges étriqués. Appareil bondé. Bébé hurlant dans le bruit infernal des réacteurs. Relents de plats en sauce épicé, poisson ou volaille, vertèbres cervicales endolories, crampes fessières, jambes en compote, pieds gonflés. Envie de pisser. Il faut déranger les 2 voisins voisines de droite. Je me retiens, ce n’est pas si urgent que ça. Journal. L’adieu de Chirac aux urnes, comme si on ne le savait pas déjà. Commentaires politiques. Programmes santé des candidats. Le Pen mis sur le même plan que les autres. Pourquoi tolère t-on les intolérants ? Contradictions de la démocratie et de la liberté. Dans le journal encore : l’horreur du Darfour, délaissé par la communauté internationale, je repense à ce film « Shooting dogs » sur le Rwanda. Les mêmes aberrations se reproduisent, on détruit, on tue les enfants, on viole, sous  le couvert caché des gouvernants. Intolérance, encore.  Le repas arrive. Poulet en sauce blanche et purée de légumes. Entrée classique salade améliorée. Portion de camembert enrobée en papier argenté. Pâtisserie grasse. Vin en fiole étiquette passable. Pas de fruits. Digestif peu digeste punch vanille. Café, non merci il faut que j’essaye de dormir quelques heures. Sinon demain sera in the clouds. Je reprends le journal. Les caissières transformées en machine à code barre, comme cendrillon avec sa citrouille. J’abandonne le Monde. Mon voisin se bat avec son écran tactile. Cherche, hésite entre les 12 films et le programme de musique classique. C’était plus simple avant, il n’y avait qu’un seul programme, obligé de s'y coller, sur un écran collectif. Le bébé s’y remet. La femme du voisin reprend mon voisin qui ne me laisse pas assez de place. Mais non, ne vous en faites pas, tout va bien, merci madame. Je prends les pseudo-boules quiès orange fournies gracieusement par Air France, m’enfouis les yeux sous le cache bleu clair fade insipide, me recouvre le torse de la couverture légère grise, et m’appuie généreusement la tête sur le hublot au travers du petit oreiller rouge. En avant pour une petite nuit.

12 mars 2007

Les girafes vous manquent ?

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Nimbes éthérées
Par delà le regard

Esprits hagards
Paroles circinées

Pensée vénielle
Fragrance féline

Effluves sanguines
Epanchement de miel

Couleurs douces amères
Vibrations liminales de l'intime

Hésitation de l’infime
Exhortations du cœur

Souvenirs au goût amer
Bassesse de la rancoeur

Hauteur de l'âme
Fuite de l’infâme

10 mars 2007

Quand le jour se lèverait...

Le repas se terminait. Quelques-uns des villageois se levèrent pour aller chercher leurs instruments rangés dans un  coin de la varangue de tôle, et s’installèrent face à leurs amis...
 
Le Kayambe émietta le tempo que les bongo faisaient naître, la mandoline enroba la mélodie offerte par la flûte, des voix s’élevèrent dans le crépuscule naissant pour chanter l’harmonie des hommes et de la nature, pour raviver la mémoire des hommes et des femmes. Quelques-unes spontanément se laissèrent entraîner par le rythme et firent onduler leur corps à l’unisson des musiciens, dédiant cette joie de l’instant à l’ami en partance. Rose-Améline était là aussi, les saccades de son corps exprimant les consonances harmoniques de son existence. Judex s’était levé pour allumer un feu de bois de cryptomérias, qui maintenant crépitait et envoyait ses reflets orangés sur les visages des danseuses.
 
Amilcar se tenait en retrait, le regard perdu dans ce spectacle d’un soir offert par ses amis... Plus il évoluait parmi eux, plus il avait envie de partir. Fuir cette campagne devenue déserte pour déambuler parmi les agitations et les bruits. Sortir de cette brume qui enveloppait trop souvent les hauteurs de l’île et retrouver la chaleur des espaces côtiers. Oublier pendant quelques temps ces hommes et ces femmes qui ne lui réservaient plus aucune surprise. Marcher vers les autres pour mieux se découvrir lui-même. Déjà, il les regardait tous avec un œil distant.
 
Pendant ce temps, les préoccupations des convives consistaient à rassasier leurs estomacs de nourriture et à apaiser leurs esprits par des échanges à propos de la météo des derniers jours. Il avait bien fait de prendre cette décision. Il n’aurait pas accepté de survivre plus longtemps dans cet univers dont il avait maintenant exploré les moindres recoins. Même sa caverne ne lui offrait plus de satisfactions. Il avait déjà lu tous les livres, il avait relu les meilleurs et il n’avait trouvé aucun moyen de s’en procurer d’autres. Assis sur un coin de table, il observait les invités en se disant qu’il les avait assez vus. Dès qu’il le pourrait, il emprunterait la route de l’avenir sans même prendre la peine de se retourner. Ce soir, il fixait dans sa mémoire les dernières images de l’espace dans lequel il avait déjà développé la moitié de son existence.

Ce soir, avant de les quitter, il allait tous les remercier d’être venus jouer, danser et manger sous ses yeux. Il allait, à son tour, et pour la dernière fois leur faire un numéro tel qu’il en était capable, époustouflant par sa spontanéité et étonnant par son talent.

Il leur offrirait encore une fois le son de sa voix et ses intonations changeantes. Puis, quand le calme serait revenu, il se retirerait dans sa pièce de vieux garçon, il emporterait les quelques objets dont il était le propriétaire et, sans même embrasser sa sœur, il partirait. Quand le jour se lèverait, Amilcar serait déjà loin...
 
 

08 mars 2007

Madagascar

Cliché pris à Tananarive, en novembre (les jacarandas au fond sont en fleur).  
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06 mars 2007

Buena vista social club

Nous ne nous en lassons pas. Une merveille, un bonheur, grand plaisir...

 




04 mars 2007

Un an

Un an. Déjà. Je n'avais pas réalisé. J'ai même passé la date : le 4 février. Au départ, je n'y croyais pas trop, je dois bien avouer, et puis, au fil du temps, les notes se sont succédées, réflexions, découvertes, réactions, révolte, états d'âmes... et je suis toujours là, à deviser sur le monde et ses coins multiples, à y confier quelques uns de mes écrits aussi.

Allez, il est jamais trop tard pour fêter un anniversaire, surtout le 1er, d'un tout jeune blog, et j'en profite pour saluer tous ceux que je visite, et ceux qui passent par ici. L'épisode de la note précédente en dit long sur la capacité de rebondir des blogueurs. Merci à tous. Et puisque HautetFort ne daigne plus mettre les dates et autres broutilles en français sur mon blog depuis quelques temps (un bug ?) : thanks for all !

 

 

01 mars 2007

Pensée déconfite du 1er mars

Plus envie de me battre, de remuer dans le vide, de croire en quelque chose. Plus le coeur à construire ce que les autres détruisent, à tenter de mettre quelques pierres là où d'autres s'acharnent à les remettre en question. Plus d'énergie pour mettre à l'oeuvre sur le terrain ce que la machine administrative est incapable de suivre. Plus envie de faire des projets, de répondre à des appels d'offres, de demander des moyens pour ensuite justifier, et encore justifier, là où d'autres n'ont aucun mal à faire reculer sans devoir justifier quoique ce soit. Ras le bol. J'en peux plus. Et si j'abandonnais tout ?

25 février 2007

Le tempo du Kayambe

Clélia avait ramené des rougails divers, et Robert et Josépha s’étaient chargés de la confection de breuvages. Les discussions allaient déjà bon train. Chacun y allait de son refrain sur les divers événements récents survenus alentour, tout en sachant qu’ils étaient mineurs en comparaison de ce qui les amenait ce soir. Quand Amilcar apporta les volatiles empalés sur une grosse branche, chacun se tut. Bernard et Adélaïde s’empressèrent pour lui apporter de l’aide à la découpe, et Sandrine s’en alla rejoindre en silence Rose-Améline pour servir les différents invités.
 
Les écuelles furent bientôt généreusement garnies, permettant aux conversations de reprendre leur cours interrompu par l’arrivée des nouvelles odeurs alléchantes. Rose-Améline vint s’installer à côté de Judex, et commença elle aussi le repas, tout en jetant de brefs regards autour d’elle afin de s’assurer que personne ne manquait de rien. Elle ne disait mot, mais il savait ce qu’elle aurait pu exprimer si elle n’avait pensé que c’était inutile. Enjoindre encore une fois à Amilcar de renoncer à cette décision bizarre et apparemment sans motif. Dire sa tristesse de se voir séparer de celui avec lequel elle avait partagé les pires et les meilleurs moments.
 

 
 

23 février 2007

Bravo pour les enfants

Bravo aux Editions Où Sont Les Enfants. Dans la foulée de leur dernière publication Zazie et les femmes nues, elles se sont vues sélectionnées en vue du prix Chronos vacances 2007, pour Amour à Gogo, et du prix Premiers Lecteurs pour Petite brouette de survie.  Si vous avez envie d'offrir à des enfants, petits ou grands, des ouvrages parlant de choses vraies de notre temps, sans faux semblants, et illustrés par la vraie vie sous forme de photographies, dont les auteurs vous ravieront autant par leurs mots que par leurs images, alors fouinez et recherchez Où Sont Les Enfants ?

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17 février 2007

Esclavage

Il ya quelques temps, nous nous sommes perdus lors d'une ces rares soirées où l'on allume la télé, devant un reportage, de ceux qui font rêver les touristes psudo aventuriers en pantoufle. Emission animée par un jeune guide vertuel se transportant de façon tout à fait impertinente et importune d'un bout à l'autre du monde. Et ce soir là, une de ses haltes merveilleuses était la Mauritanie, dont la beauté et l'exotisme, la population et ses moeurs étaient loués et chantés. J'étais sorti de ce reportage fâché d'avoir encore subi la télévision et la vision imposée par certains.

Mais je ne me doutais pas à quel point ce reportage était à côté de la plaque, cachant le pire de ce pays moderne et soi disant paradis (des touristes). Quelques jours plus tard, je tombe sur cet article. La Mauritanie n'a toujours pas aboli dans les faits l'esclavage, même si officellement tout le contraire est avancé. Des enfants, des femmes, des hommes, sont encore traités comme des non-êtres, sans aucun droit, à la merci entière d'un maître qui peut en faire ce qu'il veut. Encore une aberration, un non sens de nos temps modernes. Solution ? Je ne sais pas, je ne sais plus.

 

13 février 2007

La soeur d'Amilcar

Chacun aurait voulu pouvoir ignorer cette attitude inquiétante mais Judex savait que, derrière la volonté de faire démarrer le feu de la bonne ambiance, les regards des uns et des unes ne cessaient de se tourner vers celle qui accaparait de plus en plus leur attention. Avec Rose-Améline, il ne fallait pas compter vouloir refaire le monde. Pour elle, tout était simple, et il n’y avait pas de raison pour que ça ne le soit pas. On était né pour vivre, les réflexions sur l’existence devaient se limiter à ça, et cette façon d’envisager le monde et les hommes lui permettait de ne pas se poser trop de questions, de résoudre nombre de problèmes sans faire intervenir une quelconque métaphysique ou intervention supérieure, ou encore la fatalité qui en abattait tant. Le départ d’Amilcar faisait donc partie pour sa soeur de ces décisions incompréhensibles à partir du moment où il n’y avait aucune raison sensée, c’est à dire inhérente au déroulement de la vie elle-même, à la possibilité de se nourrir, de continuer à avancer sur le chemin paisible du labeur quotidien, en compagnie des siens et de ceux avec qui on partage l’existence. Non, elle n’avait pas compris et ne comprenait toujours pas. Et même si Amilcar lui en avait exposé les vrais motifs, il eût été probable qu’elle fut restée imperméable de la même façon.

Judex la regardait s’affairer entre la cuisine et la table autour de laquelle les différents habitants du village prenaient maintenant place au fur et à mesure de leur arrivée. Il devinait dans le regard que la jeune femme ne voulait pas dévoiler la détermination et la ténacité. Malgré le tournant important qui était en train de se négocier, elle continuait à s’activer comme elle l’avait toujours fait. Les différents plats offrant des couleurs variées aux convives avant de confier à leurs palais les saveurs des légumes frais savamment choisis étaient disposés tout au long de la table. Sous la treille, tomates, concombres, laitues, maïs, tubercules attendaient patiemment que l’on s’empare d’eux pour les déguster en accompagnement de la volaille grillée grâce aux soins d’Amilcar, et qui répandait dans l’atmosphère une odeur à aiguiser tous les appétits.
 
 à suivre.... : Le tempo du kayambe
 
 

11 février 2007

Un hêtre...

Un hêtre isolé se dressait, là-bas, au milieu d'un paysage plat surplombé par un ciel en remous aux tons d'ardoise et de lavande. Il se tenait très droit au coeur de cette double immensité de terre rase et de froide lumière, de cette double nudité, et il portait très haut dans le bleu du silence sa cime globuleuse couleur d'ambre et de rouille. Un hêtre en sobre majesté qui conversait avec le vent, avec le vide, avec sa propre ombre, dans le déclin du jour. Le lieu était banal, et pourtant insolite. Nul relief, un chromatisme pauvre, un ciel démesuré, une ligne d'horizon tirée d'un trait austère, et bsa. Mais il y avait l'arbre, son tronc cendré, comme une entaille dans le bleu sourd du ciel, sa ramure arrondie, comme un défi à tant de nivelage, son feuillage cuivré, comme recélant d'obscures résonances. Il y avait ce hêtre planté en sentinelle dans la tombée du jour, dru comme un corps d'attente et de longue endurance. Il habitait l'espace avec simplicité, avec puissance, tout concentré sur soi, sur son invisible coeur d'arbre, son inaudible chant d'arbre, sa solitude d'arbre. Il habitait le temps avec ténacité, avec patience, tramant sans fin des songes sous son écorce grise, tissant et enlaçant les fils ligneux de sa mémoire séculaire...
 
Eclats de Sel, Sylvie Germain, Gallimard, 1996. 

08 février 2007

La recette !

Alors, comment s'y prendre pour faire une fougasse et la réussir (ce qui n'est pas trop dur quand même, mais il faut un peu de patience) ? D'abord, avoir un levain : la veille, délayer de la levure fraiche du boulanger, ou si non disponible de la levure sèche (un sachet), dans un peu d'eau (10 cl à 20 cl) et de farine (environ 50 g à 100 g, que ce soit pâteux, pas trop liquide). Laisser travailler ce levain 12 heures (température tempérée) en couvrant d'un linge. Puis, le rafraichir en rajoutant de nouveau un peu d'eau et farine (mêmes proportions). Laisser encore une douzaine d'heures. Puis confectionner la pâte : en mêlant au levain de l'huile d'olive (1 cuillère à soupe), de l'eau (30 cl), et de la farine (500 g), du sel. Pétrir (c'est la partie la plus délicate, bien replier la pâte sur elle même en l'allongeant et en emprisonnant de l'air, plusieurs fois, et répéter jusqu'à qu'elle est une consistance souple et homogène). Laissez reposer et gonfler la pâte pendant 2 à 3 heures en couvrant d'un linge. Pendant ce temps, faites revenir dans une poële avec un peu d'huile d'olive : des oignons (2 à 3 selon grosseur) hachés, quelques lardons pas trop gros ou coupés en petits morceaux, du cumin, des herbes de provence, saler modérément. Laisser refroidir. Reprendre la pâte, y mélanger en pétrissant de nouveau, le mélange oignons lardons. Façonner ensuite la pâte sur une plaque en l'étalant pour qu'elle ait une épaisseur d'environ 3 cm. Découpez en 3 à 4 lamelles (de largeur 4 à 5 cm) qui se rejoignent aux extrémités de façon à ce que l'on puisse rompre facilement après cuisson. Laisser reposer et gonfler encore 3 heures à T° ambiante, en couvrant d'un linge. préchauffer le four, thermostat 8, enfourner à four bien chaud 20 à 30 minutes, baisser le thermostat à 7 après 5 minutes de cuisson. A la fin de la cuisson, sortir la fougasse, et laisser refroidir sur une grille. Déguster

03 février 2007

Fougasse

Délice du soir, à déguster avec un petit plat de légumes relevé selon goût.

Levain préparé depuis la veille,

Rafraichi au moins une fois, pétri avec amour,

Agrémenté d'oignons finement hachés blondis à la poêle

Avec herbes, cumin et quelques petits lardons 

Fougasse façonnée en petits pâtons découpés

Enfournée 25 minutes à four bien chaud

Régal et volupté à la sortie du four 

20:15 Publié dans Coin perso | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : vive la vie