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14 juin 2008

Les arbres du côté de la montagne

"Notre chambre était tout au bout de la maison, du côté de la montagne. Quand il allait pleuvoir, la montagne semblait tomber sur nous, je me souviens, nous avions l'impression de pouvoir la toucher en tendant les bras. Ce qui était bien, c'étaient les arbres, nous voyions tous les arbres de la forêt, les ébéniers plantés par mon grand-père, et les bois noirs, les acajous, les cèdres amers. C'était magnifique, quand le vent soufflait je voyais leurs cimes bouger, et il y avait toujours des oiseaux dans les branches. On ne la voyait pas, mais la cascade était tout près, et lorsqu'il pleuvait [...] nous restions devant la fenêtre, la montagne avait disparu dans un nuage, et nous écoutions le bruit de la pluie sur les feuilles des arbres, ça venait par ondées, comme un grand animal qui bousculait les feuilles, et on entendait le bruit de la cascade qui grandissait, qui grandissait, ça nous faisait peur..."

 JMG Le Clézio. Révolutions.

13 juin 2008

Soi

Non, ce n'est pas simple. Il fut un temps où j'ai du confronter cette difficile nécessité de passer d'une vie à l'autre, de me confronter au passé tout en en voulant plus, de me retrouver dans l'avenir et de me demander si j'étais vraiment moi, et, pour finir de me rendre compte que je n'étais plus tout simplement au présent et qu'il était important que je le retrouve. On a chacun notre individualité, notre histoire, nos dispositions. On peut se rendre compte un jour justement que l'on peut être aussi ça, ou ça, ou ainsi, selon les circonstances, les configurations. Peut être peut on rester soi, mais qui est le soi ? Les évènements de la vie nous amènent un peu plus vers ce que l'on est ou vers ce que l'on est susceptible d'être. Se connait on vraiment, quelles sont les parcelles inconnues enfouies ou enfuies de notre être que l'on aimerait bien découvrir tout de suite ? Ou redécouvrir?

12 juin 2008

Le passage

Chacun des pas de la jeune femme ne s’effectuait que sous l’ordre de Judex, lui-même peu rassuré de devoir traîner sur de telles passerelles. Il ne connaissait pas le vertige, mais il savait, ou plutôt ne pouvait s’empêcher, d’imaginer les conséquences d’une chute ou d’un faux pas.
Le dernier passage délicat se situait dans un lieu humide du fait de l’écoulement d’eaux de ruissellement depuis le haut des remparts surmontant le sentier. Rose-Améline aurait certainement rebroussé chemin si cela ne l’avait pas contrainte à affronter en sens inverse les mêmes difficultés. C’est en rampant sur le ventre, centimètre par centimètre, fixant Judex dans les yeux pour être sûre de ne pas jeter son regard vers l’abîme, qu’elle réussit à franchir glorieusement cette ultime épreuve...

(passage précédent.)

04 juin 2008

Journée pas ordinaire de tous les jours

Réveil pelotonné sous la couette calin du matin café tartine confiture 2ème café douche rasoir 3ème café voiture je devrais aller à pied mais je vais en voiture quand même plongée dans les dossiers téléphone projets ouf pause repas reunions consultations courriers rapports analyses tableaux rendez vous publications réponses aux mails programmation retour à la maison les nerfs se relachent la journée ressort en noir et blanc ou en couleur, selon, petite bière diner réparateur discussion sur la comète refaire le monde ne pas remettre à demain relativiser remettre quand même ça le lendemain.

Il va falloir que j'y alle à pied, c'et tellement mieux, et déjà ça de gagné... 

17 mai 2008

Orage

J’aime ce moment déchainement des éléments martèlement du grain décuplement de l’esprit débridement de la pensée orage pluie battement incessant rythmant le raisonnement tonnerre suivant l’éclair fulguration intransigeante volets battants enivrement de la conscience tourmente du ciel jubilation de la création tonnes d’eau tarissant la sècheresse de l’âme imperceptibilité de l’instant lumière dans le noir silence dans le vacarme solitude dans l’immensité déferlement des perceptions étonnement de l’être défoulement exquis Je vis

08 mai 2008

Enfants soldats

Radhika Coomaraswamy, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, a salué la libération de 232 enfants-soldats au Burundi, mais reste préoccupée par le sort d'environ 500 autres qui seraient associés au Palipehutu-FNL d'Agathon Rwasa.

« Cette libération est le résultat de huit mois de négociations concernant le gouvernement, la société civile, les agences de l'ONU et d'autres intervenants avec une faction dissidente du Front national de libération Palipehutu (P-FNL) », explique un communiqué publié aujourd'hui à New York.

Mais Radhika Coomaraswamy a cependant appelé à ce que tous les enfants recrutés par les forces d'Agathon Rwasa soient relâchés. Il y aurait environ 500 enfants dans les rangs de cette faction, qui a repris les combats contre les forces du gouvernement à la mi-avril.

 Allafrica.com, bulletin des Nations Unies du 7 mai 2008

07 mai 2008

Droits de l'homme

Il y a un peu plus de 2 semaines disparaissait Aimé Césaire. Les médias et les politiques se sont emparés de l'évènement et de l'homme, de sa mémoire. Poète de la négritude, homme politique des droits de l'homme dans la "patrie des droits de l'homme" réaffirmée à cette occasion.

Patrie des droits de l'homme ? Quand l'Etat français traque les étrangers en situation irrégulière, demandant aux fonctionnaires de les interpeller et les mettre en état d'arrestation pour reconduite à la frontière quand ceux ci se présentent pour régularisation ? Je me pose des questions.

La République du double langage, par Franck Nouchi, Le Monde, 25 avril 2008.

Puisque j'évoque ici Aimé Céasaire, le poète : 2 très beaux de ses textes à lire chez Noëlle et Rosa 

04 mai 2008

Immensité

Immensité

    route à l'infini

        terre aride ingrate 

    beauté à en couper le souffle

Millier de kilomètres

    yeux rivés sur le relief

        une main sur le volant

            route aux courbes élancées

        faune éparse

    far west south

Immensité nue

    chaleur de plomb

        menace de l'orage

            houloulements nocturnes

                fraicheur indicise de l'aube

                    course de dames autruches

                        peuplement désert

                    hommes et femmes

                noirs blancs zoulous

            khoikhoi boers

        afrikaans

     apartheid

Terre infinie finie 

South Africa 

 

 

Décembre 2007, Karoo, Afrique du Sud.

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Secret Sunshine

Corée du Sud vie ordinaire pas ordinaire d'une jeune femme qui reste seule avec son fils et décide de vivre désormais dans la ville de son mari disparu, ville de province qu'elle ne connait pas et qui ne la ménage pas. Un film haut en sentiments et colère/abnégation rentrées et contradictoires.
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00:05 Publié dans Coin Ciné | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : vive la vie, cinéma

02 mai 2008

Nuit tombante

 
Nuit tombante champs de canne route sinueuse sérénité troncs blafards épars Journée décalée famille paroles futiles profondeur non dévoilée Nuit tombée retour à la case mois de mai le 1er puis le 8 puis le 18 Des années de mois de mais la vie continue elle va elle vient Amour nu sauveur pansant les blessures cicatrices du mois de mai Tu es là fidèle inquiète pure que de bonheur tu m'enlaces de ton âme tes pensées me caressent Elle est là aussi, toujours, tellement lointaine et tellement présente faisant partie de moi faisant partie de nous
 
 
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  1er mai 2008

01 mai 2008

ça suffit !

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Quand est-ce que tout cela va-t-il s’arrêter ?

Ça y est ! Les hostilités ont repris de plus belle dans la fournaise burundaise. Alors que le pays traverse une crise alimentaire, les forces loyales ont décidé d’aller en guerre contre les rebelles des Forces nationales de libération (FNL).

De violents affrontements se sont déroulés le dimanche dernier entre les deux factions armées à quelques encablures de Bujumbura, la capitale, et ont fait de nombreux morts aussi bien chez les loyalistes que chez les rebelles. Ces attaques ont eu lieu après le 3e assaut des FNL en moins d’une semaine contre la capitale. Cela a fait plus d’une trentaine de morts et la comptabilité n’est pas près de s’arrêter.

On avait l’impression que le pays s’était pacifié et que les vieux démons étaient définitivement enterrés depuis le génocide de 1993, qui avait fait plus de 300 000 victimes. Et en pareille situation, ce sont les innocents qui payent le plus lourd tribut. Et dès lors, des milliers de civils habitant les collines d’où partent les tirs des insurgés ont commencé à fuir leur terre.

Le pire, c’est que c’est toute cette région des grands lacs qui en supportera les conséquences. En effet, les mouvements de populations qui vont en résulter entraîneront avec eux tous les maux sociaux (insécurité, épidémies, chômage, assainissement…)

Autant dire que la boîte de Pandore est en train de se rouvrir lentement mais sûrement, donnant la conviction à certains analystes que les conditions climatiques des plus favorables, dont bénéficie ce pays, ne profiteront pas de sitôt à ses habitants. Si le Burundi retombe dans un conflit armé, ça risque d’être le chaos, car les braises, qui ne se sont pas totalement éteintes, vont s’activer davantage et replonger tout le pays dans le chaos. Et ce sera un éternel recommencement.

Il est à craindre que cette contrée soit alors abandonnée à elle-même. On aurait la preuve que les protagonistes de la crise armée ne veulent pas le retour définitif de la paix.

Pourtant, la branche politique des FNL, le Palipehutu, a été belle et bien partante pour un cessez-le-feu, signé en septembre 2006. Il démontre qu’il tient à leur revendication du pouvoir politique et militaire. On peut aisément comprendre qu’il partait à la table des négociations sans avoir le cœur à la tâche ; sinon, il n’aurait pas réclamé, entre autres, le poste de chef d’état-major de l’armée ; une fonction que le président burundais, Pierre Nkurunziza, ne marchanderait pour rien au monde.

Dans un tel contexte, les positions ne seront jamais conciliables, et le spectre de la guerre civile ne peut que se concrétiser. Déjà, des dissidences se forment de part et d’autre et les deux camps s’accusent mutuellement de les entretenir. Le Burundi n’a vraiment pas besoin d’un autre génocide. C’est le moment d’interpeller la communauté internationale à parer au plus pressé avant que la cocotte-minute n’explose. Mais diable ! Quand est-ce que tout cela va-t-il prendre fin ?

Kader Traoré, l'Observateur Paalga, Ouagadougou

30 avril 2008

Vertige

Le chemin avait maintenant entrepris une lente courbe horizontale le long d’un coteau surplombant un bras de rivière à sec jusqu’à la prochaine pluie tropicale suffisamment violente ou jusqu’au prochain cyclone. De ci, de là, pointait du sol aride une tige frêle et jaune, souvent déjà sèche, parfois cependant étalant quelques folioles ou exhibant une fleur timide que le pied pouvait facilement éviter. A cet endroit, le passage était quelquefois étroit, obligeant celui qui l’empruntait à se dispenser de soutenir trop longtemps l’échange visuel avec le bas de la crevasse, à s’agripper même pour plus de sûreté aux racines dont il fallait vérifier auparavant la solidité, ou aux cordes disposées là par quelque prévoyant.
C’était le passage qui avait jusqu’alors rebuté Rose-Améline, qui préférait, quand elle devait se rendre à Bras-sec, faire le détour par le piton et emprunter l’antique passage marron vers le cirque. C’est parce qu’elle accompagnait Judex, en qui elle avait toute confiance, qu’elle avait accepté de prendre ce raccourci par la corniche de l’ancienne canalisation. Mais elle avait été loin d’imaginer l’état dans lequel le chemin était désormais. Des éboulis supplémentaires l’avaient en de nombreux endroits rendu plus étroit. Des pans du chemin escarpé s’étaient même effondrés sur quelques mètres, remplacés, pour permettre le passage, par quelques planches solides mais surplombant le vide. La seule idée de devoir traverser ces passes vertigineuses paralysait la jeune femme, et Judex avait toutes les peines à l’aider à surmonter l’immense vague qui montait en elle. Il entreprenait d’abord chaque traversée à deux reprises afin d’acheminer les marchandises de l’autre côté du gué, puis revenait seconder sa compagne qu’il enjoignait de regarder vers la paroi tout en la tenant fermement par le bras pour la guider...
 
 

29 avril 2008

Ils habitent la terre

Un texte qui m'a happé dans un livre que j'ai découvert, une écriture et une pensée à savourer. Nada Moghaizel-Nasr "Images écrites", éditions Dar An-Nahar, Beyrouth.

Ses enfants n'habitaient pas avec elle la rue 33. Ils habitaient la terre. Ils ne nageaient pas dans une plage, mais dans la Méditerranée, et leur tête était recouverte d'une couche d'ozone. Ils étaient entourés d'étoiles pas d'immeubles et leurs voisins étaient Mars et Jupiter. Ils faisaient, en restant sur place, un magnifique voyage, tournant autour du soleil, même assis sur un  banc, pendant un cours de maths. Eux et leurs professeurs appartenaient à la voie lactée, aucun règlement de l'école n'y pouvait rien. Ils réfléchissaient d'ailleurs en termes d'année-lumière et non d'année solaire, et savaient qu'ils devaient leurs journées à l'éclat d'une étoile.

Ils habitaient la planète, alors ils étaient concernés, solidaires. Ils étaient concernés par l'état de l'eau, de l'air et de la terre, qu'il leur fallait préserver par chacun de leurs gestes.

Elle entendait leurs conversations, pendant qu'ils fabriquaient un arc à flèches ou une potion magique, et grâce à eux, elle habitait l'univers. 

28 avril 2008

Rendez vous à Brick Lane

Vie transplantée, déconnectée d'une Bengali exportée à Londres. Enfance dans le Bengladesh rural jusqu'à l'âge de 14 ans. Puis Londres pour un mariage avec un compatriote qu'elle ne connait pas. 3 enfants dont un fils ainé mort en bas âge, 2 filles presque à l'adolescence. Confrontation au Londres moderne, à l'intolérance rampante, à l'après septembre 2001, à la montée réactionnelle de l'intégrisme. Découverte de l'individualité, de l'amour, de la transgression. Une actrice remarquable, un scénario et une mise en scène qui vous prennent du début à la fin. Évolution des êtres. Après avoir rêvé pendant 16 ans de retourner dans son pays et d'y retrouver sa soeur et les rizières, c'est elle qui reste avec ses 2 filles et laisse repartir son mari au pays. Un très bon 1er film anglais de Sarah Gavron Rendez Vous à Brick Lane.
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22:03 Publié dans Coin Ciné | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : vive la vie, cinéma

27 avril 2008

Journée solitude

Journée solitude radieuse et frustrée soleil de plomb brise apaisante se couler dans l'onde vivifiante les palmes s'entrechoquent l'ombre joue sur les voilages à l'envi du vent coulis océan à l'infini terre indécise inquiète Still Life Kills inscription en peinture rouge sur la 4 voies Sweet Dreams Save les mots sont là la pensée se creuse un chemin d'autres mots s'agitent pensées creuses les mots sont las ils sont las de remplir fossés de la civilisation vagues déferlantes vague à l'âme houle contraire tsunami de l'incompréhension Les palmes s'agitent le cocotier s'effraie l'océan impavide narcois reste d'huile folie des hommes solitude des âmes portes ouvertes sur les mots mots doux mots question mots caresses mots révolte mots frivoles mots pensée maux pansés