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29 septembre 2006

Dispositions, contextes, et pratiques

... Plutôt que de présupposer la systématique influence d'un passé incorporé nécessairement cohérent sur les comportements individuels présents, plutôt que d'imaginer que tout notre passé, comme un bloc ou une synthèse homogène (sous la forme d'un système de dispositions et de valeurs), pèse à chaque moment sur toutes nos situations vécues, le sociologue peut s'interroger sur le déclenchement ou le non-déclenchement, la mise en oeuvre ou la mise en veille, par les divers contextes d'actions, des dispositions et des compétences incorporées. La pluralité des dispositions et des compétences d'une part, la variété des contextes de leur actualisation d'autre part sont ce qui peut rendre raison sociologiquement de la variation des comportements d'un même individu, ou d'un même groupe d'individus, en fonction des domaines de pratiques, des propriétés du contexte d'action ou des circonstances plus singulières de la pratique... Bernard Lahire. La culture des individus, dissonances culturelles et distinction de soi. Editions la Découverte, 2004.

27 septembre 2006

Temps qui fuit

Matin qui pointe. Soleil timide, à l'affût. Fraîcheur humide. Attente du jour, fuite de la nuit. Jours qui passent, folie du monde.
Rendez vous à ne pas oublier, réunions à s'enfiler, rapports à fournir, planning, programmation, projets, contrats, formation, évaluation, téléphoner, répondre aux mails, négocier, modérer, argumenter, exposer, écouter, planifier. Temps compté, temps avalé, temps qui passe. Qu'ai je fait de ma journée, de ma semaine, du mois dernier, de l'année qui passe ?
Temps que l'on goûte, assis sur le bord d'une rivière, à écouter les poissons et voir voler les oiseaux, s'agiter les roseaux et les libellules. Temps que l'on savoure, un accordéon dans les mains, et avec des amis. Temps recherché pour parcourir le monde et découvrir les multiples facettes de l'homme. Temps qui coule, qui fuit, que l'on accroche, qui nous accroche, qui nous fuit, que l'on rattrape. 

26 septembre 2006

Pouvoir militaire contre pouvoir de l'argent ?

Coup d'état en Thailande. Le premier ministre, milliardaire, corrompu, réélu en avril, déchu pendant son voyage à New York pour l'ONU. Délogé par les militaires. N'y aurait il donc pas d'autre solution dans nos "démocraties" que le recours aux militaires pour avoir raison des magnats des finances usant du pouvoir de l'argent pour impunément diriger et dilapider les richesses ? A méditer...

24 septembre 2006

Esclaves en Europe

Pologne. La population active fuit vers l'ouest. Les gares routières s'emplissent chaque jour, enfournant des rêves de vie meilleure et de salaires décents. Les candidats atterissent en Angleterre, en France, aux Pays Bas, en Suisse, en italie...

Sud de l'Italie. La culture des tomates. Des centaines d'étrangers, majoritairement des polonais, recrutés à distance avec promesse de salaire. Parqués, encerclés de grillage, forcés à travailler 12 à 16 heures par jour, ne voyant rien de leur soi-disant salaire retenu pour "frais d'hébergement", "nourriture",... Quelques dizaines de "disparus"...

Europe ? Modernité ?

16 septembre 2006

Volcan

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Volcan, feu de la terre

Terre, folie des hommes

Feu de la sagesse

Eruption de tendresse

Feu des entrailles rebelles

Incandescence des esprits

Générosité de l'âme

Âmes révoltées

Transport des corps

Elan de l'amour 

 

 

 

13 septembre 2006

Amour à Gogo

Dans le monde actuel perturbé, surchargé, de l'édition, comment faire pour remarquer une maison et des livres qui sortent de l'ordinaire ? Si ceci est vrai pour la littérature adulte, ce l'est peut être encore plus dans le domaine jeunesse. Il suffit pour s'en convaincre d'essayer de s'y retrouver dans la jungle proposée dans les rayons jeunesse des librairies et l'énorme fatras de livres pour enfants illustrés, qui pour la plupart ne font plus vibrer, vivre, chahuter, bouger,... Et quand un livre ou un éditeur travaille l'émotion, la vérité, et l'environnement du réel de tous les jours, avec des mots qui interrogent là où ça touche et des images qui déménagent (des photographies en l'occurence), alors, il faut le faire savoir. A lire : l'article paru dans la revue Citrouille à propos des Editions Où sont Les Enfants? à l'occasion de la sortie de leur 4ème ouvrage "Amour à Gogo". Et, bien sûr, à lire également les livres publiès par cet éditeur, qui sont à croquer, même par les adultes...

12 septembre 2006

La mobilisation continue

Une photo de chacun avec une pancarte pour Astrid-Mira...

10 septembre 2006

Scène de vie

Nota Bene : bien que cette note (épisode) ait été publié(e) en septembre 2006, comme 1er texte pour "Amilcar", ce n'est pas le vrai début, ainsi en a décidé l'auteur (!). Le récit commence à Terres du Passé (cf ci dessous), et le passage présent Scène de vie, que j'aime particulièrement, s'articule en fait entre Mme Arside et L'incendie (cf liens ci dessous)


La pénombre s’immisçait dans l'intimité des carcasses. Le bruit du sac et du ressac contre les galets trahissait la masse liquide de l'océan derrière l'immense terrain vague. Sur ce fond sonore rythmé se superposait la cacophonie ambiante du début de soirée. Les chiens alternaient leurs jappements avec le ronflement des moteurs usés et des échappements troués, avec les voix d’hommes et de femmes, avec les cris d’enfants déguenillés. Une sirène parfois se mettait à déchirer l’atmosphère et les estomacs. Les squelettes métalliques dessinaient leurs silhouettes en ombre chinoise sur le ciel gris noir lézardé par les dernières fusées orangées du soleil couchant. Telle armature prenait l’aspect terrifiant d’un monstre du fond des âges. Monstre qui observait, incrédule, l’amas de constructions qui s’étendaient vers l’est et vers les hauteurs, semblant fuir l’océan menaçant d’où pointaient encore quelques signes d’humanité engloutie. Telle autre offrait son châssis à l’air étouffant, semblant vouloir se relever pour une nouvelle épopée urbaine.     Entre les ossatures de ferraille, peu de signes de vie végétale. Les rares herbes étaient à peine discernables. Pas un arbre, pas un arbuste, un buisson, pas même une quelconque plante grimpante le long d’une de ces carcasses abandonnées. Vision d’apocalypse. Si quelques créatures se disputaient encore le terrain dans ce cimetière-vestige,  il ne pouvait s’agir que de rats ayant établi leur résidence dans cet endroit si propice à leur multiplication, ou d’hommes venant récolter là quelque pièce indispensable au rafistolage de leurs vieux engins. Amilcar contemplait cette non-nature, ce non-sens, reflet de la ville qui n’en conservait que le nom. Tout se résumait-il désormais à des reliquats, signes de temps révolus, à l’image de ces squelettes offrant leur immonde silhouette en témoignage du passé? Il  se dirigeait vers l’extrémité du cimetière de voitures. Quelques embarcations filaient sur la surface liquide, s’empressant de ramener leurs occupants avant la tombée de la nuit tropicale. La voie longeait un ancien bâtiment gris aux multiples trous de fenêtres regardant l’océan tels de multiples yeux nostalgiques et accusateurs. Une inscription soudain l’attira, lisible grâce à la conjonction d’un dernier rayon du soleil couchant et de sa position en enfilade à travers une ouverture du bâtiment. Le mot  le toucha brutalement, magique, enchanteur, d’un charme instantané et irrésistible, évoquant des trésors insoupçonnés de souvenirs, des mines de phrases, de situations, de sentiments. Puis le mot avait disparu, indiscernable dans le fond d’un gris hétérogène virant maintenant au noir. Invisible mais puissant. Toujours aussi puissant. Amilcar s’avança vers le vieux batiment, se risqua à franchir un seuil et des décombres de toiture effondrée, puis un autre, écartant la végétation folle qui prenait possession des lieux. Son esprit résonnait, répercutait par delà les années passées des sensations qui s'emparaient progressivement de tout son être. Au fur et à mesure de son avancement, l’endroit désert se peuplait d’une foule dont le brouhaha retentissait dans l’imagination d’Amilcar, l’enivrant et le portant tout entier dans d’autres lieux et d’autres temps. Puis, traversant, fier, l’immense salle dans laquelle il venait de s’introduire, il atteignit l’estrade encore vaillante dominant le public imaginaire et se hissa sur la scène. Surmontant le trac, il se lança dans une tirade accompagnée de mouvements amples et démonstratifs complétant le verbe de l’acteur. Il donnait l’illusion complète de réel du personnage pourtant créé de toute pièce pour faire rire une assistance friande de dithyrambes sarcastiques. Sa petite taille ajoutait à la persuasion de l’argumentation, qui de farfelue pouvait devenir juste et frappant aux points sensibles, en offrant à la dérision le sérieux de situations intolérables ou scandaleuses. De nouveau, il remplissait le rôle d'un messager dans une société à la recherche d’elle même, face à un public se rendant compte de son propre jeu de rôle face à une démonstration si convaincante. La scène rendait à Amilcar son personnage de bouffon philosophe. Il continua ainsi un long temps, refaisant le monde et ses aberrations, devisant la bêtise de l’humanité, raillant les derniers avortons du progrès, foulant les pseudo-vertiges de la technique, se gaussant de la vitesse des véhicules dernier cri vantés par les publicistes, pourfendant à gorge déployée les soi-disant merveilleuses possibilités de communication interactive offertes à l’homme du XXIème siècle débutant, ridiculisant le concept d’époque merveilleuse qu’il n’était pourtant pas question de remettre en cause dans le vrai théâtre de la vie... Il s’écroula enfin. La salle était vide. Une énorme sensation de solitude l'envahit. Les trous dans le toit laissaient entrevoir des lambeaux de l’immensité étoilée. L’estrade exhalait une odeur de moisissure âpre. Le silence faisait entendre sa revanche sourde. Le choc était profond. Le passé contre le présent, l’incrédulité face à l’évolution de la chose humaine. La ville elle-même était méconnaissable. Surpeuplée et famélique. Alignant des taudis et des abris précaires dans les anciens jardins et parcs. Exhibant avec honte ou fierté des demeures embétonnées tels des coffres-forts surveillés par des miradors perchés aux quatre coins...

Pourtant, Amilcar voulait garder son optimisme. Il trouverait dans tout cela de quoi nourrir quelque espoir, il trouverait...

 

Lire la suite ---> L'incendie

Episode précedent ----> Mme Arside


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08 septembre 2006

Profil-type

Ces derniers temps on reparle beaucoup de nouveau du Chikungunya à la Réunion. Rentrée oblige, aidée par les visites ministérielles de rigueur en préparation de la recrudescence annoncée avec l'arrivée de l'été tropical et des pluies. Même si on pense que l'épidémie sera de moins grande ampleur, tout porte à croire que ça va reprendre : les larves de moustique sont là, pas moyen de l'éradiquer, tout au plus contenir, au moins 60% de la population reste à contaminer par le virus transmis par le moustique, et n'est pas immunisée.
La visite du ministre de l'outremer a été précédée de la diffusion des résultats d'une étude sociologique, dont les résultats, comme on l'avait deviné, ont été résumés par les médias de façon bien réductrices, quelquechose du genre : "le profil type des réunionnais infectés par le chikungunya a entre 45 et 59 ans, habite en maison individuelle avec jardin, dans des conditions socio économiques difficiles et a des croyances erronées sur l'origine de la maladie". Cette façon de faire est à dénoncer : la recherche tente d'expliquer, de rechercher des facteurs favorisants et déclenchants, qui permettent d'orienter l'action, pas de stigmatiser un profil type qui sera infecté ! Tout le monde peut l'être, avec des facteurs favorisants, sur lesquels on pourra tenter d'agir si on les connait.

06 septembre 2006

Shooting dogs

Je ne m'y ferai jamais. Jamais. Comment est ce possible ? Abomination de l'humanité, abjection de l'homme lâché à ses démons. J'ai beau le savoir, c'est à chaque fois un choc. Choc de l'horreur, de l'impossible se déroulant sous nos yeux, de l'inconcevable se reproduisant encore et encore. 1994, année noire, encore une. Génocide : un mot qui existe, incroyable, impensable, irréaliste, et déjà combien de fois réel. 1994 : 800 000 rwandais exterminés avec férocité, sauvagerie, dans un no man's land brutal, sous les yeux des casques bleus dont le mandat s'arrêtait à la "surveillance de la paix". Avec le film "Shooting dogs", j'ai revisité hier soir un des épisodes noirs récents de l'humanité, mon coeur et mon âme sont meurtris, de nouveau. Comment faire pour que ça s'arrête ? Il faut pourtant aller de l'avant.

03 septembre 2006

Astrid-Mira

Je relaies, comme bien d'autres (Thierry Lenain, Rony, Hervé, ...), on n'est jamais de trop, et il ne faut pas faiblir, Aissata a été régularisée, d'autres sont menacés. Astrid-Mira a besoin de nous tous.

Pour signer.

Les c...

Je me suis longtemps demandé ce qu'était un c... J'en voyais tous les jours, bien cachés derrière leur sourire ou leur air affairé, leurs lunettes fumées ou leurs belles paroles. A quoi reconnait-on un c.. ? Pas facile. Il ya les vrais c..., les faux c..., les faux vrais c..., et les vrais fauc.... En tout cas comme quelqu'un qui m'est cher le dit fort justement, heureusement qu'ils n'ont pas d'ailes, on n'y verrait plus goutte. En tout cas, il y en a trop, et je leur en veux. De ne pas partager, d'être individualiste sous leurs faux airs, prétentieux, bornés, d'avoir des oeillères, de ne pas être capable de s'ouvrir l'esprit, de revendiquer avant de construire, d'abaisser son prochain avant de lui ouvrir les bras. Non, je ne veux plus les voir. Comment construire un monde meilleur avec eux ? Si vous avez la réponse ou des bribes d'avancemant, je suis preneur.