17 janvier 2010
Haïti
Bouleversé par ce qui s'y est passé.
Je vous livre quelques passages du témoignage poignant de l'écrivain Dany Laferrière publié dans Le Monde du 16 janvier.
… Dans un premier temps, j'ai pensé que c'était une explosion qui venait des cuisines, puis ensuite j'ai compris qu'il s'agissait d'un tremblement de terre. Je suis aussitôt sorti dans la cour et me suis couché par terre. Il y a eu soixante secondes interminables où j'ai eu l'impression que ça allait non seulement jamais finir, mais que le sol pouvait s'ouvrir. C'est énorme. On a le sentiment que la terre devient une feuille de papier. Il n'y plus de densité, vous ne sentez plus rien, le sol est totalement mou.
.... Un énorme silence est tombé sur la ville. Personne ne bougeait ou presque. Chacun essayait d'imaginer où pouvaient se trouver ses proches. Car lorsque le séisme s'est produit, Port-au-Prince était en plein mouvement. ... Une heure d'éclatement total de la société, d'éparpillement. Entre 15 et 16 heures, vous savez où se trouvent vos proches mais pas à 16h50. L'angoisse était totale. Elle a créé un silence étourdissant qui a duré des heures... [J'ai des nouvelles de ma famille] grâce à mon ami, le romancier Lyonnel Trouillot, admirable. Bien qu'il ait des difficultés pour marcher, il est venu à pied jusqu'à l'hôtel. Nous étions sur le terrain de tennis, il ne nous a pas vus. Il est revenu le lendemain en voiture pour m'emmener chez ma mère. Après quoi, nous sommes passés voir le grand Frankétienne [dramaturge et écrivain], qui avait sa maison fissurée et qui était en larmes. Juste avant le séisme, il répétait le solo d'une de ses pièces de théâtre qui évoque un tremblement de terre à Port-au-Prince. Il m'a dit: "On ne peut plus jouer cette pièce." Je lui ai répondu: "Ne laisse pas tomber, c'est la culture qui nous sauvera. Fais ce que tu sais faire." Ce tremblement de terre est un événement tragique, mais la culture, c'est ce qui structure ce pays. Je l'ai incité à sortir en lui disant que les gens avaient besoin de le voir. Lorsque les repères physiques tombent, il reste les repères humains. Frankétienne, cet immense artiste, est une métaphore de Port-au-Prince. Il fallait qu'il sorte de chez lui.
… Après le temps de silence et d'angoisse, les gens ont commencé à sortir et à s'organiser, à colmater leurs maisons. Car ce qui a sauvé cette ville c'est l'énergie des plus pauvres. Pour aider, pour aller chercher à manger, tous ces gens ont créé une grande énergie dans toute la ville. Ils ont donné l'impression que la ville était vivante. Sans eux, Port-au-Prince serait restée une ville morte, car les gens qui ont de quoi vivre sont restés chez eux pour la plupart.
... Il faut cesser d'employer ce terme de malédiction. C'est un mot insultant qui sous-entend qu'Haïti a fait quelque chose de mal et qu'il le paye. C'est un mot qui ne veut rien dire scientifiquement. On a subi des cyclones, pour des raisons précises, il n'y a pas eu de tremblement de terre d'une telle magnitude depuis deux cents ans. Si c'était une malédiction, alors il faudrait dire aussi que la Californie ou le Japon sont maudits. Passe encore que des télévangélistes américains prétendent que les Haïtiens ont passé un pacte avec le diable, mais pas les médias… Ils feraient mieux de parler de cette énergie incroyable que j'ai vue, de ces hommes et de ces femmes qui, avec courage et dignité, s'entraident. Bien que la ville soit en partie détruite et que l'Etat soit décapité, les gens restent, travaillent et vivent.
... Il y a une autre expression qu'il faudrait cesser d'employer à tort et à travers, c'est celle de pillage. Quand les gens, au péril de leur vie, vont dans les décombres chercher de quoi boire et se nourrir avant que des grues ne viennent tout raser, cela ne s'apparente pas à du pillage mais à de la survie...
12:00 Publié dans Coin kiosque, Le coin pas d'accord, Pensées multiples | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : vive la vie, société
10 janvier 2010
2010
Bonne Année 2010 à tous qui passaient par ici voir si j'y suis peut on être absent d'un blog entité ô combien virtuelle il fut croire qu'il ne suffit pas d'un ordinateur et d'une connection les distances et les éloignements ne sont pas que géographiques j'y suis de nouveau quand même après périples par monts et par vaux quelques milliers de kilomètres quelques avions quelques décalage horreurs soleil chaleur poussière gaz d'échappement paradoxes du développement misères et sourires sourires surtout malgré tout piment musique moustiques beauté maladies volonté bises à tous et que le monde soit meilleur du moins essayons
19:41 Publié dans Bistro du coin, coin marron, Coin photos, Coin Voyage | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : afrique, photos
09 décembre 2009
Jusqu'à quand ?
République Démocratique du Congo. D’après les chiffres de sources humanitaires et de la société civile, les victimes faites au cours des derniers mois par les combats entre les différents camps sur le terrain seraient au nombre d’un millier et s’ajouteraient à 7000 viols recensés et plus d’un million de personnes déplacées.
22:14 Publié dans Le coin pas d'accord | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : vive la vie, afrique, temps modernes
08 décembre 2009
Soir
Soir lassitude décontraction laisser aller Soir baillement repas à préparer Soir petite bière canapé salvateur Soir un cafard promeneur se dandine là me narguant de ses dizaines de pattes velues Soir journée à digérer nuit vengeresse âme qui vive Soir un moustique psizize dans mes oreilles me tintinabule les chevilles Soir fatigue Et demain ?
22:48 Publié dans Coin perso | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : vive la vie, écriture, nouvelles et textes brefs
07 décembre 2009
Rouge
12:23 Publié dans Blogs en coins, Coin photos, Coin Voyage, Défifoto, Pensées multiples | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : vive la vie, photos, défitfoto
05 décembre 2009
les livres
Cela faisait maintenant plus d’un quart d’heure que les deux hommes marchaient sous le couvert. Le chemin avait d’abord pris la direction de l’est, puis continuant sa courbure, s’était enfoncé vers le sud, remontant une pente assez forte pour contourner une faille de plusieurs dizaines de mètres qui surplombait un bassin dont Judex avait jusqu’à présent ignoré l’existence. Le sentier s’arrêta brusquement à l’arrivée dans une clairière, mais Lavergne continua tout droit, s’avançant vers l’autre extrémité, éloignée de plusieurs centaines de mètres. La clairière était comme suspendue, bordée sur la droite par la faille qui s’était approfondie et élargie, témoignant d’un effondrement de terrain ancien. Les arbres limitaient la clairière sur les trois autres côtés, donnant l’impression que la forêt avait été découpée à cet endroit par quelque main habile de géant de façon à dessiner un arc de cercle nu avant le précipice.
Les pensées de Judex étaient revenues à la grotte et à son contenu mystérieusement disparu. Qui pouvait bien avoir dérobé les multiples livres et documents entreposés là ? Ce ne pouvait certes pas être Amilcar, déjà parti quand Judex était revenu dans la grotte pour y dévorer goulûment des écrits divers dès le lendemain. A moins qu’Amilcar n’y soit revenu en cachette, mais Judex avait du mal à imaginer que son ami ait pu lui montrer ce trésor, avant de le dérober et donc de l’en frustrer. Alors, quelqu’un d’autre dans le village, mais qui, alors, avait connaissance de l’existence de la grotte, et pour quelle raison ? Amilcar avait donné l’impression de confier un secret connu de lui seul et de personne d’autre...
A moins qu’il ne s’agisse de Rose-Améline ? Cette possibilité avait effleuré très tôt l’esprit de Judex. Il était très probable en effet qu’Amilcar ait partagé avec sa soeur le secret de la grotte, et que celle-ci, une fois Amilcar parti, ait fait en sorte de faire disparaître, pour une raison ou une autre, ces traces. Judex en avait bien entendu touché deux mots à Rose-Améline, car il envisageait mal de ne pas partager un tel doute. Mais celle-ci ne connaissait pas l’existence de la grotte, et Judex lui avait donc révélé cette partie cachée de l’existence de son frère. Elle n’avait pas voulu aller plus loin dans la réflexion, préférant occulter dans l’immédiat tout ce qui avait trait à son frère.
22:21 Publié dans Coin Fiction | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : vive la vie, nouvelles et textes brefs, écriture
01 décembre 2009
Capharnaum
00:13 Publié dans Coin Voyage, Défifoto, Temps modernes | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : vive la vie, voyage, photos, madagascar
27 novembre 2009
Lavergne
Lavergne exerçait sans l’avoir vraiment voulu plusieurs rôles pour le village : conseiller dans les diverses décisions prises en commun ou dans les litiges inévitables entravant la vie de la petite société ; expert technique qui avait permis au village de pouvoir bénéficier de nouveau de quelques conforts et aménagements ; mais aussi confident indispensable et discret pour beaucoup d’entre eux. Judex le suivait sur le chemin tracé parmi les tamarins. Il tournait et retournait dans sa tête les divers épisodes des jours passés. Il se rendait compte maintenant de l’inhabituelle activité fébrile qui avait été celle de Lavergne les jours précédents, activité accompagnée d’un certain repli sur lui-même, lui qui d’habitude était si expansif, repli dont il n’était sorti que pour parler du volcan. C’est la veille, alors que le village s’était rassemblé pour le départ des “explorateurs”, que le vieux lui avait glissé en secret un petit papier lui demandant de venir le rejoindre dans la journée du lendemain à son repère...
07:52 Publié dans Coin Fiction | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : nouvelles, écriture;vive la vie
09 novembre 2009
Voyage
09:24 Publié dans Coin perso, Coin Voyage, Défifoto, Le coin pas d'accord, Temps modernes | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : vive la vie, voyages, photos
03 novembre 2009
C'est quoi ça ? .... c'est kwasa.
Le moteur crachote sous la pleine lune. Blottis les uns contre les autres, nous contemplons le ciel. Les étoiles qui scintillent éclairent notre embarcation, comme autant de projecteurs braqués sur nos peaux presque nues…
C'est quoi ça ? Maryvette Balocou
Sorti le 29 octobre
22:28 Publié dans coin marron, Le coin des livres, Temps modernes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature jeunesse, voyages, afrique, livre
02 novembre 2009
Brume
09:51 Publié dans Défifoto | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : photos, voyage, afrique
01 novembre 2009
Madagascar
Gilbert Pounia et Ziskakan chantent Madagascar.
A déguster. Bon dimanche à tous
23:07 Publié dans Musiques du coin | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique, voyage, vive la vie
26 octobre 2009
Concession
Concession du lit au fauteuil du fauteuil au lit concession à ceux qui ne disent mot à ceux qui déculpabilisent au chaud douillet concession aux sociétés dispendieuses dilapidantes concession aux faiseurs de faux bonheur en boîte aux toujours plus vite c'est important concession à notre impuissance d'individus individuistes concession aux politiques enchainés concession aux électeurs n'élisant plus du moins plus vraiment concessions qu'on cesse de céder par abandon par rage de la peine donnée qu'on cédait dans l'espoir de... Concéder encore
?
21:33 Publié dans Défifoto | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : images, photo, écriture, texte
24 octobre 2009
La forêt de tamarins
Lavergne tira Judex de sa rêverie en l’amenant au dehors, l’invitant à le suivre. Ils se dirigèrent vers la forêt de tamarins. Judex était curieux et impatient de découvrir la raison pour laquelle l'ancien l’avait fait monter dans son repère. Les jours s’étaient succédé si rapidement depuis le départ d’Amilcar. Les diverses tâches avaient eu raison du vide créé. Finition du branchement électrique du village, premiers essais fructueux. La fête offerte spontanément par la communauté à celui qui faisait office de guide dans ce monde nouveau d’où avait disparu toute assurance ou sécurité.
20:28 Publié dans Coin Fiction | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : écriture, nouvelles et textes brefs, vive la vie
23 octobre 2009
Le dernier voyage du juge Feng

Film chinois, que j'ai bien aimé. Vu il y a déjà plusieurs mois.
Film chinois, comme souvent entre tradition et modernité. Dans cette autre culture. Comment les règles dictées par le pouvoir apparaissent complètement abracadabrantes, venant de l'extérieur vers cet intérieur du pays rural aux moeurs ancestrales. Film beau, de plus, avec des images de cette Chine intérieure qui ne peuvent que rester ancrer dans la mémoire. Des hommes et des femmes aussi.
22:51 Publié dans Coin Ciné | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vive la vie, cinéma, chine